Retour plein gaz sur la 1ère édition de Pure & Crafted, festival berlinois qui combine rock, art de vivre et motos. Vavavoum !
Côté musique, à Berlin, pas de pause estivale qui tienne : les clubs tournent à plein régime, les open-air parties poussent comme des champignons (plus ou moins hallucinogènes) et les festivals s’enchaînent à un rythme soutenu. Entre le Berlin Festival qui, s’étant repositionné fin mai, a ouvert la saison et le Lollapalooza Berlin qui va la clôturer mi-septembre, on en aura vu défiler une belle flopée, du plus convivial au plus expérimental – le plus colossal étant sans conteste le Berlin Atonal.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Il y a aussi du rock à Berlin
Nouveau venu dans ce paysage proliférant, implanté dans l’enceinte du Postbahnhof (juste à côté de la gare Ostbahnhof et à quelques encablures du Berghain), le festival Pure & Crafted, qui se tenait les 28 et 29 août, affiche déjà doublement sa singularité. Primo, l’électronique – en position ultra-dominante, comme chacun sait, à Berlin – est ici bannie au profit du rock, percutant de préférence.
Secundo, le programme ne se cantonne pas à la musique mais s’ouvre également au lifestyle (art de vivre, dans la langue de Baudelaire) et à la mécanique. Impulsé par BMW Motorrad, le festival consacre toute une partie de son espace au culte de la moto, célébré via des stands divers et variés, permettant notamment d’admirer des modèles plus customisés les uns que les autres. Du pur bonheur pour les bikers et autres fans d’Easy Rider.
Attraction majeure : un Motodrome donnant à voir toutes les heures un show tourneboulant, piloté (avec ou sans les mains) par des artistes du genre, parmi lesquels la pimpante Carla Santana (sic). Du côté de l’espace lifestyle, aménagé à la façon d’un concept-store, d’autres stands visant au mieux-être vestimentaire et alimentaire du festivalier avec au beau milieu un petit salon de barbier – d’où une proportion non négligeable de hipsters dans l’assistance (mais où ne sont-ils pas de nos jours ?).
Dans une petite salle intimiste
Quant à la partie proprement musicale du festival, elle se déroulait à la fois en intérieur – dans une petite salle intimiste, tout à fait adéquate – et en extérieur – sur un assez vaste terrain situé en contrebas d’une voie ferrée (succès garanti à chaque passage de train). Hormis l’excellent concert en ouverture du power-duo Blood Red Shoes, rien d’affolant à signaler sur cette grande scène, les deux têtes d’affiche – Refused et The Hives – ayant fait l’effet de grosses bécanes certes pétaradantes mais trop bien huilées et pour tout dire assez plombantes.
Dans la petite salle, en revanche, pas mal de (très) bonnes choses : le pop-rock psyché ultra-cool des Californiens Allah-Las, le rock bien stone des Berlinois Suns of Thyme (oui, oui, les Soleils du Thym – allô, docteur Hofmann ?), le rock indé trépidant des Bruxellois BRNS (prononcer Brains, avec ou sans l’accent belge) et, last but not least, le rock tellurique de Birth Of Joy, fulminant trio néerlandais – guitare-orgue-batterie – fonçant à toute berzingue dans le mur du son, et dont le récent Live at Ubu est plus que chaudement recommandé : sur scène, une intense joie électrique.
{"type":"Banniere-Basse"}