Comment savoir que Noël arrive ? Quand Oasis recycle ses chansons. Ici, des faces B entre le piteux et le fameux. A la bourse mondiale des collectors, les singles d’Oasis ne valent pas un clou. Edités, réédités, compilés et recompilés en coffrets, écoulés à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires chacun, ils constituent le gibier le […]
Comment savoir que Noël arrive ? Quand Oasis recycle ses chansons. Ici, des faces B entre le piteux et le fameux.
A la bourse mondiale des collectors, les singles d’Oasis ne valent pas un clou. Edités, réédités, compilés et recompilés en coffrets, écoulés à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires chacun, ils constituent le gibier le moins rare pour d’éventuels chasseurs compulsifs. En se voulant occupant hégémonique de toutes les saisons depuis quatre ans surtout au moment de Noël, où Noel et les siens ne manquent jamais une occasion de nous faire les poches , Oasis, pour peu qu’il l’ait jamais fait naître, a tué le désir. Le meilleur groupe du monde (après tous les autres, Elmer Food Beat compris) n’a pas l’ombre d’un secret à partager avec les plus obstinés de ses fans, même pas un petit inédit de derrière les fagots histoire de réchauffer l’amitié et de faire oublier cette farce grossière qu’était Be here now.
Ainsi, le Masterplan des frères Rantanplan, qui rassemble dans le désordre certaines faces B de singles, est-il pour les clients réguliers d’Oasis un non-événement quasi absolu. Pour les autres, pervers dans notre genre ou simples acheteurs distraits qui se feront refourguer l’objet comme un véritable quatrième album, c’est l’occasion rêvée pour goûter à l’arrière-cuisine d’Oasis, souvent plus raffinée et légère que celle proposée en salle. Entendons-nous : il s’agit toujours de la même purée de patates tiède moulée à la louche, du même ragoût de vieux restes des Beatles arrosés au tord-boyaux, des mêmes textes à peu près situés au niveau de la gamelle du chien, mais disons que ce que la gastronomie et la littérature ne gagnent pas, la pétomanie ne l’empoche pas pour autant. Prenons l’exemple d’un single ne nous ayant pas particulièrement laissé d’immortels souvenirs Some might say : sa face B, Acquiese, qui ouvre ici l’album, est une redoutable scie à neurones, un de ces machins qui provoquent malgré soi un pavlovien hochement de tête d’une crétinerie à faire honte à sa famille, ses amis, ses collègues de bureau et même aux gens qu’on croise dans la rue. Underneath the sky, l’envers du poisseux Don’t look back in anger, est en revanche une des rares chansons d’Oasis que l’on présenterait volontiers à sa discothèque sans risquer de se fâcher avec ses meilleurs locataires. Idem pour le très subtilement arrangé Going nowhere chanté par Noel sur la face B de Stand by me , dont son auteur confiait récemment qu’il l’avait écrite à l’époque où il écoutait Bacharach du matin au soir. Depuis, il a dû devenir sourd. Bon, cela étant dit, il y a des choses absolument épouvantables sur ce disque, notamment la cover massacre de I’m the walrus pour laquelle on a toujours pensé qu’Oasis méritait de périr dans d’affreuses souffrances. Il y a aussi un tas de choses qui collent sérieusement aux bonbons
The Swamp song, un boogie heavy instrumental pire que le pire Status Quo , d’autres qui les cassent aimablement, certaines qui passent sans qu’on les retienne. Il y a enfin The Masterplan, la chanson, ballade progressive noyée sous les cordes et les trompettes, qui aurait fait un honnête single de Noël. On n’en est peut-être pas à l’abri.
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