Le trio gagnant Balak, Sanlaville et Vivès revient pour un septième épisode de “Lastman”. Toujours plus fort.
Lastman a d’abord été un miracle éditorial, la preuve que des artistes français pouvaient chatouiller les studios japonais hyper structurés et les maisons américaines pondant mangas ou comics à un rythme effréné. En se répartissant trame, storyboard et dessin dans leur atelier commun, Balak, Sanlaville et Vivès ont pu, tous les trois mois, offrir à leur public un nouveau volume de leur entreprise hors norme. En cela, ils ont révolutionné le paysage franco-belge habitué à un rythme feuilletonesque bien plus pépère.
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Mais, s’il ne s’agissait que de productivité, leur performance aurait vite lassé. Au contraire, parce qu’elle dévoile des ambitions narratives insoupçonnées, Lastman ne cesse d’être excitante. Au départ, le trio d’auteurs illusionnistes a donné dans le trompe-l’œil, privilégiant l’action et la limpidité de la lecture.
Avec son monde magique (celui de la Vallée des rois), ses bastons de jeux vidéo, un humour un peu potache et des héroïnes à fortes poitrines, leur série prenait la forme d’un mix malin de fantasy et de Dragon Ball. En développant leur récit initiatique autour d’Adrian Velba, leur jeune héros, Balak, Sanlaville et Vivès ont en fait œuvré avec la sagesse de grands maîtres.
Une science du découpage et du mouvement
Au fur et à mesure qu’ils ont étendu l’univers de leur série, la psychologie des personnages s’est épaissie dans les mêmes proportions. Jusqu’à la déchirante fin du premier cycle l’année dernière (le tome 6, à l’intensité digne de Game of Thrones) et le bond temporel réalisé par l’intrigue.
Les protagonistes ont vieilli de dix ans, les événements passés prennent une dimension quasi mythologique et l’émotion se retrouve décuplée. En raison de la science du découpage et du mouvement mise en œuvre – les scènes d’action, encore plus incroyables et belles qu’auparavant –, ce septième épisode se dévore.
Comme l’humour reste présent – les répliques sont affûtées comme la lame d’un sabre –, Lastman reste un puissant divertissement. Mais, derrière le suspense et les rires, le pincement au cœur menace. Vite la suite et surtout pas la fin !
Lastman 7 par Balak, Sanlaville et Vivès (Casterman), 216 pages, 12,50 €
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