Démineur de musiques mineures, Burgalat bâtit un terrain de “je” idéal pour un Houellebecq déchanté. Le buffet froid de Houellebecq exhale sur la musique concoctée sur mesure par Burgalat des mots implacables. Implacables comme un ventilateur brasse à la fois l’air et les microbes, la poussière et le vent, avec cette menace de se décrocher […]
Démineur de musiques mineures, Burgalat bâtit un terrain de « je » idéal pour un Houellebecq déchanté.
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Le buffet froid de Houellebecq exhale sur la musique concoctée sur mesure par Burgalat des mots implacables. Implacables comme un ventilateur brasse à la fois l’air et les microbes, la poussière et le vent, avec cette menace de se décrocher en permanence pour couper les têtes, transformer la sieste en bain de sang.
Depuis Obsolète de Dashiell Hedayat (1971), pas un disque français (international ?) n’avait hurlé si calmement les purulences humaines dans un contexte musical au bord de l’explosion, entre jouissance et mort. William Burroughs y vocalisait, les artificiers de Gong posaient des torpilles, on y entendait un ancêtre de sample piqué à Nino Rota. Présence humaine vole comme ça quelques couleurs tendrement surannées (à Michel Magne, à Eddie Vartan, à Ten CC, à La Boum 2 peut-être ?) pour mieux les plastiquer à froid. Un détournement de musiques mineures, que vient par une fois parasiter la guitare tartare de Richard Pinhas et que Houellebecq avale au kilomètre, en Linton Kwesi Johnson balnéaire et usé, en Kerouac des tourismes inavouables. « Le poète est celui qui se recouvre d’huile », dit-il sur Séjour-club. Ni le goudron ni les plumes n’auront de prise sur lui.
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