Alors qu’ils sont devenus les stars des parcs animaliers, les pandas roux sont une espèce menacée qui pourrait bien être en voie de disparition à cause du réchauffement climatique et de l’expansion de la démographie humaine.
Ils sont petits, poilus, souples, et surtout, ils sont extrêmement mignons. Les pandas roux, aussi appelés « petits pandas » dans les zoos, n’ont pas grand-chose en commun avec leurs congénères balourds à la fourrure noire et blanche. Originaires de l’Himalaya (leur fourrure dense les protège du froid), les pandas roux font la taille d’un grand chat à l’âge adulte, et se déplacent avec une démarche chaloupée.
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Depuis quelques années, ils ont conquis le cœur des Français: difficile de trouver un zoo qui n’ait pas ses pandas roux. Le parc animalier de Sainte-Croix (57) a ainsi célébré en avril l’arrivée de ses nouveaux pensionnaires poilus avec une grande campagne d’affichage. Sur son site, le parc justifie leur présence:
“L’arrivée des pandas roux en 2015 renforce la volonté du Parc de s’inscrire dans des programmes de reproduction (EEP). Ces animaux permettront une nouvelle fois de sensibiliser les visiteurs à la fragilité de notre biodiversité. Le parc soutient l’association Red Panda Network »
Les pandas roux à la mode dans les zoos
Les pandas roux sont en effet une espèce menacée, comme le rappelle un article du New York Times, publié lundi. D’après l’Union nationale pour la conservation de la nature, ils ne seraient plus que 10 000 dans la nature, tous concentrés sur les montagnes entre la Chine et le Népal.
Pour l’instant, il n’y en aurait que 500 dans des zoos à travers le monde, mais déjà la « mode » du panda roux inquiète certains employés. « Il commence à y avoir trop de pandas roux en captivité, on ne veut quand même pas qu’il y en ait plus que dans la nature! Ce serait… assez incohérent« , nous a expliqué Julie, soigneuse à la serre zoologique Biotropica en Normandie. C’est pourquoi dans ce zoo, la femelle panda roux de cette serre a été mise sous contraception, afin d’éviter que les deux petits pandas ne se reproduisent trop vite. Selon la soigneuse, il est impossible de relâcher des pandas roux nés en captivité dans la nature: ils ne seraient pas aptes à la survie.
Le danger du réchauffement climatique
Déjà dans leur habitat naturel, ces petites bêtes commencent à « être menacées par l’expansion des populations humaines« , a explique le docteur Angela Glatston au New York Times, auteure d’un livre sur la biologie des pandas roux. Leurs zones d’habitat sont détruites et ils deviennent plus sensibles aux maladies, comme la maladie de Carré transmise par les chiens, à laquelle ils sont très sensibles.
Une autre raison avancée repose sur le réchauffement climatique. D’après le Dr Elizabeth Freeman, toujours interrogée par le New York Times, les pandas roux vivant dans les régions montagneuses élevées, ils vont, à cause du réchauffement, « monter encore plus haut » à la recherche de fraîcheur. « Ils vont ainsi perdre leur habitat naturel plus rapidement qu’ils n’arriveront à s’habituer au changement climatique« , souligne-t-elle.
Réussir à protéger les pandas roux sans encourager leur multiplication en captivité: voilà tout l’enjeu auquel font face des associations comme le Red Panda Network. Il faut dire que si on écoutait les amateurs de mignonnerie, les pandas roux seraient les stars de tous les zoos. « Les gens adorent les pandas roux, mais ce sont des animaux, pas des peluches« , doivent souvent insister les soigneurs de la ménagerie du Jardin des Plantes à Paris. Chaque jour pendant l’été, ils organisent à 16 h 15 une séance de questions-réponses devant l’enceinte des petits pandas, un ancien enclos à ours très profond, réaménagé pour qu’ils puissent vivre en plein air tout en ayant de la place pour gambader.
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