Incroyable mais vrai : une bonne série sur les coulisses du cinéma et de la télé à Los Angeles… made in Canada !
The L. A. Complex, série canadienne sur un groupe de wannabe qui veulent devenir des stars d’Hollywood, a battu le record de la plus basse audience jamais réalisée par une nouvelle série lors de sa première diffusion américaine sur la chaîne CW. Envie de fuir ? Vous auriez tort. Les 640 000 âmes qui l’ont regardée ce soir-là font depuis partie de ceux qui chérissent en silence ce petit objet fragile et acidulé, plus clairvoyant qu’il n’y paraît.
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Nous voici donc coincés avec une tripotée de “twenty something” venus cramer leurs rêves sous le soleil de Californie : l’aspirante actrice sans le sou qui débarque en ville, le féru de stand-up empoté en amour, le beau gosse australien qui vient de décrocher un rôle de docteur Mamour dans une série médicale, l’ex-teen star devenue trentenaire sarcastique (formidable Jewel Staite, une ancienne de Firefly)… En attendant la gloire, ils squattent les chambres d’un motel miteux/mythique et sa piscine 50’s, remarquant à peine le groupe de hipsters chevelus qui pousse la chansonnette, live, à chaque début de scène.
Cela pourrait s’arrêter là et ce ne serait déjà pas si mal. Sauf que le showrunner Martin Gero (passé par Stargate et Bored to Death) a des choses à dire sur Hollywood et une vision de la ville affûtée. Sa série décrypte mine de rien les petits travers et grands simulacres de l’industrie : le déroulement d’un casting d’enfants, un job minable de figuration sur la plage, les ficelles d’une émission de télé-réalité sur des has-been en désintox, une romance arrangée pour les paparazzi, etc. La distance permet parfois des effets de loupe implacables : The L. A. Complex est tournée à Toronto, sauf pour quelques extérieurs, mais elle transpire L. A. par tous les pores.
Ce soap intelligent a bien des moments de creux, des intrigues qui s’emballent (une ligne narrative peut chasser la précédente au cours d’un même épisode). Mais une scène arrive toujours sans prévenir pour dire la vérité sur la Cité des Anges, ou une réplique vient rappeler les envolées pop de Seth Cohen dans The O. C. (Newport Beach). Oui, on sait, on vous prend par les sentiments.
The L. A. Complex le lundi à 20 h 40 sur June
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