Le Coréen Hong Sang-soo a remporté la plus haute récompense ce samedi 15 août lors du 68è festival de Locarno.
Le 68e Léopard d’or revient de façon méritée au conteur coréen. Il est notamment côtoyé au palmarès par plusieurs révélations asiatiques.
Le jury du 68e festival de Locarno a délivré ce samedi son verdict en remettant au Coréen Hong Sang-soo la récompense la plus élevée, le Léopard d’or, pour son film Right Now, Wrong Then qui décrit les entrechats amoureux d’un réalisateur errant dans la ville de Suwon et d’une jeune peintre rencontrée dans le vieux palais, selon une structure originale puisque le film est dédoublé, et raconte l’une après l’autre deux versions toutes proches, parfois même superposables, de la même histoire.
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La récompense de Hong Sang-soo est un véritable ravissement : d’abord parce qu’elle s’est un peu faite attendre, le cinéaste n’ayant que trop peu gagné les faveurs des grands festivals jusqu’ici malgré des sélections à répétition ; ensuite parce que son Right Now, Wrong Then a effectivement illuminé le Concorso internazionale, émaillé d’œuvres plus ou moins convaincantes parmi lesquelles seul le Coréen est parvenu à produire un enchantement total. On est d’ailleurs moins convaincus par le prix de la meilleure réalisation remis à Andrzej Zulawski pour Cosmos, soit à une mise en scène ostentatoire, nerveuse, presque bouffonne, dont la cohérence avec le Léopard d’or nous échappe même si la mécanique brusque du film donne lieu à quelques moments de réussite.
Jung Jae-young, déjà vu dans Sunhi, emporte la meilleure interprétation masculine pour son rôle dans le Hong Sang-soo. Les actrices de Happy Hour de Hamaguchi Ryusuke se partagent le pendant féminin, le film se voyant également décerner une mention spéciale pour son scénario. Cela a de quoi dessiner une certaine victoire asiatique, partagée entre Hong Sang-soo et cette surprise japonaise de 5h17 présentée en toute fin de festival, qui tisse autour de quatre personnages féminins approchant de la quarantaine un vaste ouvrage narratif, précis et patient, alors que l’une d’entre elles traverse une douloureuse procédure de divorce.
D’ailleurs n’omettons pas de mettre en avant le jeune espoir chinois Bi Gan décoré du prix du meilleur réalisateur émergent pour son film Kaili Blues, présenté en sélection Cinéastes du présent, qui propose un voyage physique et mental dans la lointaine province de Guizhou, au sud de la Chine, avec un long point de suspension en plan-séquence traversant passé, présent et futur dans un village où cohabitent de ruelle en ruelle toutes les couches du temps.
Concorso internazionale
Léopard d’or : Jigeumeun Matgo Geuttaeneun Teullida (Right Now, Wrong Then) de Hong Sang-soo (Corée du Sud)
Prix spécial du jury : Tikkun de Avishai Sivan (Israël)
Meilleure réalisation : Andrzej Zulawski pour Cosmos (France/Portugal)
Meilleure interprétation féminine : Tanaka Sachie, Kikuchi Hazuki, Mihara Maiko et Kawamura Rira pour Happy Hour de Hamaguchi Ryusuke (Japon)
Meilleure interprétation masculine : Jung Jae-young pour Jigeumeun Matgo Geuttaeneun Teullida (Right Now, Wrong Then) de Hong Sang-soo (Corée du Sud)
Mentions spéciales : pour le scénario de Happy Hour de Hamaguchi Ryusuke (Japon), pour la photographie de Shai Goldman dans Tikkun de Avishai Sivan (Israël)
Concorso Cineasti del presente
Léopard d’or Cinéastes du présent : Thithi de Raam Reddy (Inde/Etats-Unis/Canada)
Prix spécial du jury : Dead Slow Ahead de Mauro Herce (Espagne/France)
Prix pour le meilleur réalisateur émergent : Lu Bian Ye Can (Kaili Blues) de Bi Gan (Chine)
Compétition premiers films
Prix du meilleur premier film : Thithi de Raam Reddy (Inde/Etats-Unis/Canada)
Swatch Art Peace Hotel Award : Sina Ataeian Dena pour Ma Dar Behesht (Paradise) (Iran/Allemagne)
Mentions spéciales : Lu Bian Ye Can (Kaili Blues) de Bi Gan (Chine), Kiev/Moscow Part 1 de Elena Khoreva (Russie/Estonie/Ukraine)
Prix du public
Der Staat Gegen Fritz Bauer de Lars Kraume (Allemagne)
Variety Piazza Grande Award
La Belle Saison de Catherine Corsini
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