« Folle », « chiant », « accent africain »… La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a mis en demeure jeudi 23 juillet la société Boulanger de ne plus enregistrer dans ses fichiers « des commentaires excessifs » sur ses clients.
« Casse-couilles », « très con », « juive »… C’est ce qu’on peut lire dans les fichiers clients du service après-vente du magasin Boulanger d’Annemasse (Haute-Savoie). C’est ce que révèle la Commission nationale d’informatique et libertés (Cnil) dans sa décision publiée jeudi 23 juillet sur son site Internet.
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C’est lors d’une visite menée en février dans ce magasin d’électroménager en Haute Savoie que la Cnil a constaté la présence de commentaires effarants. Dans l’outil informatique permettant aux salariés du service après-vente de mettre à jour les fichiers clients en y ajoutant des commentaires, elle a ainsi relevé « la présence de commentaires non pertinents ». La société Boulanger a alors été mise en demeure le 26 juin dernier.
« Cliente de confession juive »
Parmi les 5828 commentaires qu’elle a recensés, la Cnil a sélectionné un petit florilège : « N’a pas de cerveau », « le client est chiant », « client très con », « la cliente est une grosse connasse qui se croit tout permis », « client casse couille » , « folle »… Rien que ça.
Les vendeurs ne se sont pas arrêtés là, mais ont aussi fait des remarques sur l’origine, la religion, ou l’état de santé de leurs clients : « Fort accent africain », « cliente de confession juive », « client alcoolique », « me passe son mari atteint de Parkinson »…
La Cnil rappelle alors que ces pratiques sont bien en infraction avec la loi, et donne trois mois à la société pour se mettre en règle, notamment pour « éviter que des commentaires excessifs ne soient enregistrés dans les bases de données ». La Commission suggère donc de « mettre en place un système de détection automatique de ces derniers ». Et explique que la publication de sa décision vise à attirer l’attention des entreprises sur cette problématique.
La société risque jusqu’à 150 000 euros d’amende
L’année dernière, elle avait déjà donné un avertissement au groupe d’agences immobilières Foncia pour des faits similaires.
Données personnelles : « La cliente est une grosse connasse qui se croit tout permis ». CC @boulanger @CNIL pic.twitter.com/tL50ExSCSf
— Marc Leplongeon (@MarcLeplongeon) 23 Juillet 2015
La société risque jusqu’à 150 000 euros d’amende si elle n’applique pas les recommandations de la Cnil. Boulanger a présenté ses excuses et a promis de prendre « toutes les mesures » pour remédier à ces « dysfonctionnements ».
Suite aux dysfonctionnements identifiés par @CNIL Boulanger présente ses sincères excuses et prend toutes les mesures pour y remédier.
— Boulanger (@boulanger) 24 Juillet 2015
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