Depuis quelques années déjà, en trio notamment (avec Pablo Cueco et Didier Petit), Denis Colin virtuose discret de la clarinette basse, a pris l’excellente habitude d’inventer une musique forte et fragile, d’un extrême raffinement dans sa façon d’agencer l’improvisation à des cadres formels mouvants, de jouer sur la précision de la ligne et la lisibilité […]
Depuis quelques années déjà, en trio notamment (avec Pablo Cueco et Didier Petit), Denis Colin virtuose discret de la clarinette basse, a pris l’excellente habitude d’inventer une musique forte et fragile, d’un extrême raffinement dans sa façon d’agencer l’improvisation à des cadres formels mouvants, de jouer sur la précision de la ligne et la lisibilité des plans, sans rien sacrifier à l’idée de composition instantanée. Aujourd’hui avec une formation plus étoffée, les Arpenteurs, Colin poursuit cette quête d’équilibre. On trouve là une musique sereine et aventureuse qui ose une certaine simplicité formelle, le lyrisme et la séduction mélodique, en assumant pleinement sa dimension narrative. Chaque thème fonctionne comme un petit plan séquence, très linéaire dans sa progression : une traversée. Mais dans le même temps on sent un souci constant de travailler la profondeur de champ, de donner à voir/entendre des saynètes subliminales qui fonctionnent comme une sorte d’épaisseur imaginaire. A l’arrivée cette musique légère et grave se projette et voyage (on entend les échos assourdis d’un Orient lointain et fantasmatique) et simultanément se retourne sur ses pas et scrute attentivement la matière de ses rêves.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}