Boutique chic et label délicieusement snob, KITSUNÉ est depuis des années le meilleur club de rencontre entre rock et électro. Un cinquième volume de la série Kitsuné Maison témoigne.
Klaxons, Hot Chip, Digitalism, Gossip, Simian Disco Mobile… Tous ces artistes ont en commun d’avoir croisé, à leurs débuts, la route des deux têtes chercheuses du label Kitsuné. Et encore, la liste est loin d’être exhaustive. Depuis sa création en 2002, cette petite structure franco-japonaise, également à l’origine d’une élégante ligne vestimentaire, n’a jamais failli à sa réputation de défricheuse de talents. Une sorte d’aura incroyable, de sixième sens, doublée d’une force de travail assez inouïe qui font de Gildas et Masaya les Midas contemporains de la scène electro/rock émergente. Hasard ou pas, la pochette du cinquième volume de leur compilation Kitsuné Maison est toute dorée. Pas bling-bling, mais juste brillamment sobre.
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Explosive, exaltée, pour ne pas dire furieusement optimiste, la compilation Maison 5 va de pair avec les bonnes résolutions 2008 de Kitsuné. Parmi les noms connus, on retrouve en vrac le presque vétéran Alan Braxe derrière Broken (tube en passe d’affoler le dance-floor avec ses “ouh ! ouh !” torrides et ses synthés ravers), une relecture drum’n’bass folle furieuse du XR2 de M.I.A par 92 JUK, The Best Revenge (inédit tapageur mais pas transcendental de Fisherspooner) ou un excellent auto-remix du Pogo de Digitalism.
Vendu sous licence à la major EMI, l’énorme duo massacreur de Hambourg est l’un des seuls groupes de la liste du début à être resté chez Kitsuné. Non pas que les autres l’aient trahi. “Nous ne sommes pas du tout frustrés d’avoir permis à Hot Chip ou Simian Disco Mobile de se lancer. Au contraire : plus les artistes passent par nos compilations et ont du succès par la suite, plus on est heureux pour eux et pour nous, car ça montre bien que nous ne nous sommes pas trompé”, confirme Gildas, bon prince.
Fidèle à la réputation prescriptrice du label, le reste de la sélection dévoile notamment la jolie pop azimutée des Anglais ascendants de Late Of The Pier (Broken), l’énorme potentiel dance-floor des Mancuniens d’autoKratz (Pardon Garçon) et – pur produit made in Kitsuné – le rock sautillant des New-Yorkais Pin Me Down (Cryptic), celui des Anglais Cazals (To Cut a Long Story Short, reprise éxcitée de Spandau Ballet) ou encore des Frenchies pervers The Teenagers (Homecoming). D’après Gildas, “l’idée est de produire des compilations club à écouter à la maison, mais qu’on peut aussi jouer en club, tout en faisant découvrir des groupes de rock émergents”.
Masaya vient d’arriver. Au téléphone qui trépigne sans arrêt, il parle quatre langues. Né en 1975 à Tokyo, c’est à Belleville qu’il a vécu son adolescence, puis étudié l’architecture. Quelques années plus tard, il rencontre Gildas, accompagne Daft Punk au Japon à l’époque du film Interstella 555, co-crée Kitsuné et s’improvise styliste. “Au Japon, Kitsuné signifie renard. Cet animal protège les temples et a plusieurs visages, ça colle bien avec l’image de Kitsuné car nous sommes à la fois DJ, designers, producteurs.”
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