Cette année, du 18 au 25 août, le festival de cinéma de Douarnenez met le cap sur la Nouvelle-Zélande avec une thématique principale autour des Maoris et met à l’honneur le documentariste engagé Christophe de Ponfilly.
Cette année, les bretons du Festival de Douarnenez ont hissé le mât pour Aotearoa le « pays du long nuage blanc », nom maori de la Nouvelle-Zélande, dont l’histoire est marquée au fer rouge par la colonisation, les guerres tribales, et l’urbanisation. Ces deux îles volcaniques, sur lesquelles les Maoris venus de Polynésie s’installèrent entre le 8ème et 14ème siècle, n’étaient habitées à l’époque que par les « moas », gigantesques galinacés de 4 mètres de haut ! Aperçues en 1769 par le fameux Capitaine Cook, elles seront sitôt colonisées par la couronne britannique qui s’octroiera terres et peuples en 1840 par le traité de Waitangi.
Pour dépasser le folklore connu, le haka ? cri de guerre, les tatouages, etc’, Douarnenez nous invite à rentrer plus avant dans cette culture par le biais du cinéma. Au programme donc, une sélection d’une trentaine de fictions et documentaires, anciens et inédits, réalisés et produits par les Maoris eux-mêmes.
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Parmi ces films, à ne pas manquer Utu de Geoff Murphy, un western sauvage sur la vengeance d’un soldat maori suite à l’extermination des siens par les anglais, Ngati de Barry Barclay, première fiction réalisée par une Maori, sur les conflits entre Maoris et Pakehas, et Bastion Point : Day 507 de Merata Mita, document exceptionnel sur l’occupation de ces terres ancestrales suivie au jour le jour. Des débats tous les jours à 18h donneront lieu à des rencontres avec les invités maoris (cinéastes, écrivains, universitaires) après les projections, sur les thèmes suivants : Histoire de la Nouvelle-Zélande, Culture maorie/Enjeux linguistiques, Cinéma maori/table ronde avec les réalisateurs présents, « Issues politiques » pour les maoris de la Nouvelle-Zélande.
L’éditrice et romancière Gwenyth Perry nous parlera de la place des écrivains maoris dans la littérature néo-zélandaise et une rencontre sera organisée avec l’auteur Patricia Grace. Enfin, une exposition présentera des Portraits de Maoris au 19ème siècle, saisis dans leur quotidien ou mis en scène, par l’école de photographie documentaire qui émergea avec l’arrivée des colons britanniques, notamment représentée par les frères Burton. Alors Kia ora ! Kia ora !* à Douarnenez !
*Bonjour et bienvenue !
Un coup de chapeau à Christophe de Ponfilly donnera l’occasion d’explorer la filmographie de ce documentariste engagé, Prix Albert Londres et fondateur de l’agence de production Interscoop. L’auteur du remarquable Massoud l’Afghan, portrait duel, à la fois du commandant Massoud -qui s’opposa à l’armée rouge et lutte aujourd’hui contre la dictature des taliban- et du cinéaste qui s’interroge sur son travail dans un récit à la première personne, s’investit depuis 1981 dans l’histoire de l’Afghanistan où il tourna plusieurs films dont son premier reportage Une vallée contre un empire.
On pourra ici visionner une douzaine de ses films, parmi lesquels Vies clandestines, témoignages de français qui se sont engagés aux côtés de la résistance afghane dans sa lutte contre les troupes soviétiques de 1979 à 1989, L’ombre blanche au pays des Papous, qui dénonce la civilisation technocratique moderne s’installant dans la partie indonésienne de la Nouvelle-Guinée, Les Plumes font leur cirque qui filme la vie quotidienne des artistes du Cirque Plume, et Télé-Radio-Magie sur les médias qui s’imposent dans la société du Burkina Faso.
Christophe de Ponfilly sera présent à Douarnenez du 23 au 25 août, il sera au centre du stage « Désir de filmer » le 24, et l’invité du petit-déjeuner le 25.
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