Huit jeunes artistes issus des Beaux arts de Nantes exposent au Centre National de la Photographie à Paris. Sensuel et détonnant.
Ça ressemble à un acte maléfique ou à une déclaration d’amour intempestive : sur un mur, le nom de Stéphanie Moisdon est en train de brûler. C’est l’image-choc de la vidéo réalisée par James Thornill, un hommage flamboyant à la commissaire d’exposition Stéphanie Moisdon-Tremblay qui a trié sur le volet les sept artistes présentés en donnant un visage inédit à la promotion 2001 du post-diplôme des Beaux Arts de Nantes : « Toutes les histoires sont toujours marquées par leur commencement. Celle du post-diplôme de cette année a démarré avec force au moment des premiers choix et de la sélection des artistes : une femme et sept hommes. Etrange configuration, dont le déséquilibre initial ne correspondait à aucune grille, aucun critère préalable, ni même à une volonté idiote de s’opposer à la loi des quotas ou a une quelconque idéologie « politiquement correcte », » explique Stéphanie Moisdon-Tremblay dans le catalogue de l’exposition.
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Touche féminine déchaînée et pleine de vitalité de la promotion 2001, Maroussia Rebecq est sans contexte la révélation de l’exposition. A la Zoo galerie de Nantes lors de la première version de l’exposition collective, la jeune femme proposa une lecture sensuelle de la Vénus à la fourrure interprétée par Eve, une grande brune qui lisait des poèmes, nue sous un long pull, jambes écartées face à un miroir. A Paris, Maroussia continue de jouer sous un autre registre la carte de la provocation : « La vie est une pute » inscrit-elle en pâte à sel sur les murs de la salle d’exposition au pied duquel elle a déposé des sacs plastiques de supermarché remplis de boîte d’aliments. Un rien doux-amer.
Grande déception, en revanche, pour Laurent Montaron remarqué au Frac Champagne en 1999, qui expose au CNP une photographie qui en dit long sur l’absence de renouvellement de l’artiste, et marque un choix pour une esthétique répétitive dénuée de toute proposition artistique. Une occasion perdue pour le photographe dont les clichés reste bien anecdotique à côté de celui de Fabien Verschaere : enroulé dans du papier aluminium, ce dernier, à la taille lilliputienne, s’expose comme une sculpture humaine dans une mise en scène baroque, mi-chevalier en armure, mi-personnage extrait d’une série télé SF à la Buck Rogers. Tragi-comique.
Blanches Neiges Prospect/2, jusqu’au 21 août au Centre National de la Photographie, 11 rue Berryer, Paris 8è.
Tél : 01.53.76.12.32.
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