Vitrine de la production musicale hexagonale et francophone, Les Francofolies (du 13 au 18 juillet à la Rochelle), parrainées par Jean-Louis Foulquier, auront pourtant mis dix-sept ans à oser la représenter dans toute sa diversité. Portraits de quelques incontournables de la scène française.
Captain Café a mis du calva dans sa tasse et Dupain au programme d’un festival sensiblement rafraîchi par la présence à l’affiche cette année de Bertrand Burgalat, Souad Massi, Tommy Hools, Mickey 3D, Sporto Kantes, Disiz La Peste ou encore Positive Black Soul. Portraits.
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Programme
13 juillet: La Rue Ketanou, Mickey 3D, De Palmas, Les Rita Mitsouko, Souad Massi, Georges Moustaki, My Favourite Dentist Is Dead, Silmarils, Bertrand Burgalat, Tommy Hools, Di Maggio, UHT, Sporto Kantes, DJ Doctorlive, La Jarry, Marjolaine, Macz de Carpate, Gavroche.
14 juillet: Mes Souliers Sont Rouges, Têtes Raides, Don Diego, Massilia Sound System, Marcel & Son Orchestre, Chinasky, Vincent Baguian, Michel Jonasz, David Linx, Stephane Blok, Stephie Shock, Dimey Père et Fille, Daddy Mory, Lord Kossity, Nutea, Maxi Koffi, DJ Boulibai, DJ Seb The Player, Rabsta Family, Fun Carmen, Macz de Carpate, Maximum Kouette.
15 juillet: Jamao, Djoloff, Carlos Di Nicaragua, Mano Solo, Rachid Taha, Lekuk 40, Clarika, Thomas Fersen, Traumat et Trigolo, Daniel Boucher, Le Soldat Inconnu, Bertrand Pierr, Franck Monnet, Mousta Largo, Zenzila, Positive Black Soul, Les Jardiniers, Le Petit Fousset, Fun Carmen, Tom Scarlett, La Talvera.
16 juillet: Tiken Jah Fakoli, Anthony B, Morgan Heritage, The Gladiators, Daniel Mille, Le Quatuor, Pascal Parisot, Thierry Stremler, Louis Ville, Eric Lareine et Denis Bardault, Brahim, K2R Riddim, DJ Benji, Supermika, Dom Kolmé, Tom Scarlett, John Arcadius.
17 juillet: Dupain, 100 % Collègues, Ska-P, Sergent Garcia, Wally, Gildas Thomas, Linda Lemay, La Blanche, Aldebert, Benabar, Raphael, Sin E, Soundkail, Disiz La Peste, DJ Lee Poolhard et K.Mouflage, Coup D’Marron, Don Kolmé, Berger, Panache Culture.
18 juillet: Femmouzes T, Claude Nougaro, Henri Salvador, Jean-Louis Daulne, Fania, Geoffrey Oryema, Gabriel Manah, Jordane, Artango, Black Inox, Hors Norme, Sans Pression, Yvon Kreve, Manage A 3, Paris City Breakeurs, Dee Nasty, Francky Styl, Tazyfolia, Kilembé, Berger, Triciti, Les Trapettistes.
Bertrand Burgalat
Si son premier album d’artiste solo, ce foisonnant et mélancolique The sssound of mmmusic paru au printemps, voyait le compositeur, arrangeur et producteur Français roder aux frontières de l’abstract pop, la scène lui permet depuis d’élargir son propos, et de s’aventurer, façon commando, sur des terres nettement plus rock. Accompagné par AS Dragon, petites frappes qui mirent un temps leur savoir faire (beaucoup de bruit) au service de Michel Houellebecq, le patron du label Tricatel, en équilibre sur un mur de guitares et de claviers vintage, y adresse même un joli doigt zobé à ceux qui le voyaient promener ad vitam aeternam le bâton de pape de l’easy-listening à la française.
Sporto Kantes
Première – ou presque – signature du label electro parisien Catalogue, Sporto Kantes a publié ce printemps son premier album, le très réussi Act one : disque d’abstract soul ébouriffant de sensualité et de maîtrise qui devrait faire école sur une scène où le temps s’être figé début 1978 sur le parquet d’une discothèque new-yorkaise. Car si de disco il n’est jamais question dans cet album, Sporto Kantes n’en connaît pas moins son histoire du groove sur le bout des pieds, lui préférant simplement d’autres idiomes (le blues, le rythm and blues, la soul, les bandes originales de films blaxploitation, le reggae, le dub ou le hip-hop) dont la manipulation in vivo n’a jamais supporté la médiocrité. Premier acte d’une oeuvre qui s’annonce passionnante, ce disque pourrait bien imposer Benjamin Sportes et Nicolas Kantorowicz, dont la science du collage sonore autorise ici un impressionnant travelling sur cinquante ans de musiques noires, en fort présentables cousins frenchies du génial Dan The Automator.
Di Maggio
C’est à Marseille que Di Maggio, ancienne vedette du baseball et mari de Marilyn Monroe, a adopté cette curieuse démarche : un pied dans une tradition française de la chanson distante et patraque, l’autre dans la modernité des salons soniques où se maltraitent les beats et les scies. Crâneur et réservé, ténébreux et ensoleillé, marseillais et sans patrie, le tout juste paru premier album éponyme du duo Di Maggio est l’intrigue passionnante et paradoxale de ce début d’été. Un disque grand écart et grand angle qui organise un improbable dialogue entre deux fortes têtes : l’une est sur Mars, l’autre sur Marseille.
Rachid Taha
Album de tous les croisements, Made in médina, qui succédait cet automne à l’élégant Diwan, voyait Rachid Taha aller au bout d’une démarche entamée il y a presque dix ans avec l’anglais Steve Hillage : des beats de plomb y cherchaient abris sous des trombes de guitares en fusion, tenues en respect par les vers caillouteux du Français et les voix séculaires d’une flopée d’instruments traditionnels orientaux. Peut-être le premier véritable disque de transe musique trans-communautaire de l’ère moderne ?
Disiz La Peste
Après s’être fait remarquer sur une poignée de compilations de bonne tenue (Le défi, Sachons dire non ou encore Homecore), le jeune rappeur d’origine franco-sénégalaise publiait ce printemps Le poisson rouge : premier album emmené par le pétaradant single J’pète les plombs où le flow pointu de ce malicieux MC, sur des textes bourrés d’humour et d’autodérision, parvenait à l’arracher sans trop de peine au lot commun du rap hexagonal.
Les Francofolies, du 13 au 18 juillet à La Rochelle
Renseignements : 05.46.28.28.28
www.francofolies.fr
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