Après dix ans d’existence, et quasiment autant d’albums régulièrement inutiles, les Throwing Muses se rappellent au souvenir des amateurs de rock conjugué au féminin. Une histoire virée à l’eau de boudin depuis la défection de Tanya Donelly, partie fonder Belly avec les maigres économies sensuelles des Throwing Muses. En l’absence de ce contre-pouvoir salutaire, la […]
Après dix ans d’existence, et quasiment autant d’albums régulièrement inutiles, les Throwing Muses se rappellent au souvenir des amateurs de rock conjugué au féminin. Une histoire virée à l’eau de boudin depuis la défection de Tanya Donelly, partie fonder Belly avec les maigres économies sensuelles des Throwing Muses. En l’absence de ce contre-pouvoir salutaire, la soeur siamoise Kristin Hersh dès lors seule muse à bord fit du groupe sa chose, sa caution rock. Débarquant tous les musiciens des Throwing Muses, elle délivra en solo une cascade de chansons de nouveau parfaitement fréquentables, dépouillées et sauvagement mélancoliques (Hips & makers, 1994). On découvrait alors à la chanteuse une face sombre et introspective, insoupçonnée chez cette fidèle et laborieuse servante d’un rock US bon teint. Un filon intimiste où on la renverrait illico, tant il est triste de la voir s’échiner à préserver un groupe fantôme (fantoche ?) car contrairement à Nathalie Merchant, incapable de briller hors des 10 000 Maniacs, Kristin Hersh n’a plus besoin d’une formation pour s’épanouir. Limbo, nouvel album des Throwing Muses, donc, enfonce le clou (à coups d’enclume), incapable de surprises. Tout au plus y entendra-t-on un violon discret ou un violoncelle furtif, le traitement infligé par ailleurs aux chansons étant limité au crin-crin train-train des guitares. On se porte pourtant volontiers acquéreur des demos de Kristin Hersh.
Olivier Nuc
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