De nouvelles initiatives permettent de redistribuer aux plus démunis les denrées jusqu’alors jetées à la poubelle.
Que ce soit un spot branché à deux pas du canal Saint-Martin ou un petit italien du XXe arrondissement, des patrons de restaurants et des associations de l’est parisien s’unissent pour aider les plus démunis. En février, une bande de copains a créé l’association Ernest, fondée sur la générosité : la consommation d’un repas permet d’en financer un autre. Chaque établissement remplace le pourboire par un “pourmanger” qui sera reversé à des personnes dans le besoin.
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D’après la Fédération française des banques alimentaires, 3,9 millions de personnes ont bénéficié de l’aide alimentaire en France en 2013 (lire le rapport). Eva, cofondatrice d’Ernest, raconte : “Dès le début, le projet a cartonné et les clients ont joué le jeu à fond. On a voulu une approche simple pour avancer ensemble vers une consommation permettant l’entraide.”
Avec la proximité comme principe : “L’ambition d’Ernest n’est pas de devenir une grosse ONG”, précise-t-elle. Aujourd’hui, dix-sept restos (liste complète ici), dont le fish and chips The Sunken Ship ou le My Food (resto sud-africain à Montreuil), participent au projet. Pour Clémentine Hugol-Gential, sociologue spécialiste de l’alimentation, ce phénomène s’explique par l’envie générale de consommer autrement : “On observe une prise de conscience notamment sur les circuits de distribution et le gaspillage.” En réalité, le donateur ne donne plus seul et “appartient à un groupe de soutien”, estime-t-elle.
Dans son Manifeste contre le gaspillage alimentaire (Fayard), Arash Derambarsh insiste sur l’importance de redistribuer la nourriture à ceux dont la situation est précaire afin qu’ils bénéficient “d’un soutien et (reçoivent) dans la dignité”.
Selon ce conseiller municipal de Courbevoie, 800 000 euros de nourriture partent à la poubelle chaque année en France, vingt à trente kilos de denrées sont jetées par habitant, tandis que chaque grande surface produit deux cents tonnes de déchets. La nouvelle génération de restaurateurs s’en soucie, concoctant des menus avec le moins de déchets possible à l’arrivée. Ernest lancera sa seconde campagne le 9 novembre à Toulouse.
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