A quelques jours de la présentation de son projet culturel le 16 novembre, Claude Bartolone, candidat PS aux régionales, annonce d’ores et déjà une politique volontariste de soutien à l’art contemporain.
Le fait est suffisamment rare pour qu’on le mentionne. Dans une tribune, Claude Bartolone, candidat socialiste aux élections régionales en Île-de-France (les 6 et 13 décembre), proclamait son engagement en faveur de la culture en général, et de l’art contemporain en particulier. Sur son site de campagne, l’actuel président de l’Assemblée Nationale déclarait vouloir « affirmer une politique culturelle comme premier rempart à la régression politique incarnée par quelques extrémistes« .
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Son billet, publié en pleine FIAC, tombe à point nommé. Le vandalisme de la sculpture de Paul McCarthy, le fameux « Tree » vert en forme de plug anal installé place Vendôme, c’était il y a un an tout pile. L’acharnement à répétition des extrémistes de tout poil face à l’installation de la sculpture « Dirty Corner » d’Anish Kapoor à Versailles, il y a quelques semaines à peine (une image de l’oeuvre illustre la tribune en question).
Des attaques qui ne relèvent pas d’un désaccord esthétique, mais bel et bien d’une longue tradition d’instrumentalisation politique de l’art contemporain par l’extrême droite, ainsi que le démontrait la dernière occurrence en date de cette collusion entre art et stratégie politique. À savoir les menaces dont a fait l’objet l’association Le Dernier Cri l’été dernier à la Friche La Belle de Mai à Marseille, en raison du contenu prétendument « pédopornographique » et « zoophile » de son exposition, alors que se tenait au même moment l’université d’été du FN à Marseille.
Un positionnement général
Face à ces récupérations, une réaction – sinon une riposte – de la gauche tardait à se profiler. La tribune de Claude Bartolone constitue moins l’annonce d’un véritable programme culturel qu’un positionnement général, une « ambition fondatrice » face à l' »ignominie absolue » des actes de vandalisme précédemment évoqués. On passera outre les quelques maladresses dans la manière d’aborder la question de l’art contemporain, « cette discipline toujours un peu à part, en raison de son mode de fabrique, souvent individuel, et toujours un peu sous dimensionnée, en raison du marché de l’art qui fait craindre que l’argent public n’alimente des rentes particulières », dont la formulation traduit précisément combien l’air du temps est à la suspicion généralisée envers cette drôle de bête – et souligne par là l’urgence qu’il y a à renforcer les politiques publiques en sa faveur.
Concrètement, que retenir de cette amorce de programme ? D’abord le soutien affirmé aux FRAC, pour lesquels des réserves seront réalisées à court terme, et aux centres d’art, qui trouvent eux-aussi droit de cité. Ensuite, mais c’est plus vague, un renforcement des politiques de commande publique. Signalons également la volonté de faire intervenir les artistes dans les écoles et les filières artistiques. Enfin, un soutien renforcé aux galeries d’art et « commerces culturels ».
Le programme en reste pour l’instant au stade de la déclaration de bonnes intentions, à considérer comme l’heureux augure d’une politique plus volontariste en faveur de l’art contemporain. La présentation du projet culturel de Claude Bartolone aura lieu le 16 novembre au Montfort Théâtre. À suivre.
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