Rugisseur patenté le plus couru du hip-hop invité à dynamiter la rime chez A Tribe Called Quest, Craig Mack, Brand Nubian, Big Daddy Kane, etc. , Busta Rhymes est devenu, depuis son premier album solo il y a dix-huit mois, le personnage de dessin animé le plus apprécié des marmots. Lorsqu’il apparaît dans ses […]
Rugisseur patenté le plus couru du hip-hop invité à dynamiter la rime chez A Tribe Called Quest, Craig Mack, Brand Nubian, Big Daddy Kane, etc. , Busta Rhymes est devenu, depuis son premier album solo il y a dix-huit mois, le personnage de dessin animé le plus apprécié des marmots. Lorsqu’il apparaît dans ses clips agités, aux couleurs criardes, la glotte en avant sous une mer de dreadlocks ou coiffé d’un immense chapeau de velours rouge, les morveux sont à la fête, ravis de voir les « grands » s’éloigner dare-dare du poste en se couvrant les oreilles des deux mains. Ce phénomène n’a pas échappé à sa maison de disques, qui s’est émue de la crudité d’un titre présenté en France, It’s all good, rayé aussi sec de la carte outre-Atlantique. Pourtant, sans abandonner totalement ses avalanches d’absurdités aux savoureuses consonances, l’explosif Hulk n’a jamais paru aussi introspectif et soucieux de délivrer un message cohérent. Le moelleux One, en duo avec la nouvelle diva soul Erykah Badu, présente même un Busta Rhymes féministe, prêt à rester à la maison élever les enfants pour permettre à sa moitié d’assouvir ses ambitions carriéristes. Dans ces 78 minutes particulièrement variées une dizaine de producteurs se partagent le gâteau, y compris Puffy Combs en rare congé de pillage pop sur un titre , les amateurs trouveront largement leur compte de grondements, d’histoires drôles et moins drôles, de samples inusités (Michel Legrand sur We could take it outside) et d’invités (Rampage, Keith Murray) pour renouveler sans tarder leur abonnement au club du « vortex de la rime ». Paranoïaque, incontrôlable, alcoolo et louftingue, Ol’Dirty n’en reste pas moins le phénomène le plus secrètement adulé du Wu-Tang Clan. Maître sans rival de l’art du phrasé, il pourrait se contenter de réciter les pages du bottin pour nous voir nous pâmer. En attendant son prochain disque, son label assure les dividendes avec ce mini-album de remixes et d’inédits, disponibles jusqu’ici en import japonais. Cet étrange os à ronger vaut surtout pour les deux raretés Get it to ya raw et Ol’ Dirty’s back, et pour le Studio ton, remix de Shimmy shimmy ya, au milieu d’une flopée d’instrumentaux-remplissage. Pour fans, exclusivement.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}