On déniche des pépites inédites et des bizarreries inouïes lors de fouilles archéologiques sur la plage des Beach Boys. De la corne d’abondance que constituent les archives des Beach Boys, les inédits se vendangent désormais à intervalles rapprochés. Après le lourd coffret Pet sounds sessions au printemps, c’est, à l’image de l’Anthology des Beatles, un […]
On déniche des pépites inédites et des bizarreries inouïes lors de fouilles archéologiques sur la plage des Beach Boys.
De la corne d’abondance que constituent les archives des Beach Boys, les inédits se vendangent désormais à intervalles rapprochés. Après le lourd coffret Pet sounds sessions au printemps, c’est, à l’image de l’Anthology des Beatles, un documentaire sur la vie à remous des Garçons de Plage qui occasionne une nouvelle levée de voile sur ce qui était auparavant le trésor jalousement gardé des chasseurs de pirates. Plus d’une heure de bandes rares millésimées de 63 à 82 dont on prendra soin de retirer les peaux mortes (les medleys surfs, promos radio et autres live un peu faisandés) en se méfiant aussi des faux cils et artifices divers qui maquillent certaines vieilles versions d’album en jeunes premières. Ces précautions prises, Endless harmony révèle un lot assez riche de vraies trouvailles d’antiquaire, parmi lesquelles une version sépulcrale de God only knows à tomber par terre, enregistrée live en studio en 67, et une autre de Good vibrations, tirée de la même session, qui vaut surtout pour la prouesse d’exécution. Le mix délié de ‘Til I die, réalisé à l’époque (70) par l’ingénieur du son Stephen Desper et écarté au final sur l’album Surf’s up, est également l’une des pièces favorites des exégètes wilsoniens à figurer ici. Plus rare encore, la toute première demo de Heroes and villains où Brian Wilson saute au piano du coq à l’âne il enchaîne à toute vitesse deux autres compositions qui ne verront jamais le jour, I’m in great shape et Barnyard. A ses côtés, son parolier Van Dyke Parks produit d’étranges bruits d’animaux, l’ensemble donnant aux sessions mythiques de Smile des allures d’arche de Noé sous acides. Une autre demo au piano, sur un Soulful old man sunshine coécrit avec le leader des Sunrays Rick Henn, prouve que deux ans plus tard, en 69, Wilson n’avait pas arrêté le speed. Quant aux résonances jazzy de la version finale, sans Brian mais avec les autres Beach Boys, elles montrent que la chorale céleste peut aisément s’accorder à tous les diapasons. Mais la prise la plus impressionnante de cette partie de pêche aux trésors en mer agitée est sans aucun doute Loop de loop, tentative avortée de Brian Wilson pour contrer la domination de San Francisco en matière de psychédélisme envapé. Encore l’une de ces merveilles naufragées de la fin des sixties, dont on a d’abord retrouvé la boîte noire (une demo intitulée Sail plane song où on entend Brian Wilson faire l’avion) à laquelle vient s’ajouter une version complétée et enrichie au fil du temps à quatre reprises d’ultimes et spectaculaires replâtrages de voix ayant été effectués par Al Jardine en juillet dernier. Car, chez les Beach Boys, c’est connu, il n’y a pas d’éternelles que les harmonies : il y a aussi l’insatisfaction.
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