Chaque semaine, le meilleur des expos art contemporain, à Paris et en province.
« C’est la vie ? »
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Il y a quelques temps, les étranges signes avant-coureurs d’une expo à Villejuif ont commencé à se propager à la surface de la toile. Sise dans un ancien hôtel à la splendeur décatie, son titre, C’est la vie ?, s’affichait dessiné en mégots de cigarettes sur l’événement Facebook. En guise de description, c’est l’histoire mouvementée du lieu qu’on nous donnait à lire, racontée par un narrateur à la première personne répondant aux initiales « NB ». « Je crois que dans cet espace, il y avait une cristallerie, qu’on y a ensuite construit des voitures Méhari avant de produire des machines pour conditionner les liquides, puis des décors de films. Il y a certainement eu du stockage aussi, peut-être même un brocanteur et des tournages avant que le lieu ne se transforme en atelier d’artiste. Beaucoup de choses s’y seraient passés, un incendie, une course de roller, un Julie Lescaut, un poulet grillé, des émeutes… « Un peu plus tard, on apprenait qu’il s’agissait là d’une exposition temporaire organisée par l’artiste Neil Beloufa dans son ancien atelier, l’ex-hôtel Occidental Temporary, rassemblant les travaux d’artistes passés par là. Et non des moindres : Boris Achour, Mohamed Bourouissa, les Kolkoz, Oscar Tuazon ou encore Stéphane Vigny. Trois semaines durant, l’espace sera transformé en un centre d’art éphémère de plus 530m2. En attendant de savoir s’il pourra se pérenniser, on se délectera de l’atmosphère un peu pirate – loin des circuits consacré du art game.
Jusqu’au 8 novembre à Occidental Temporary à Villejuif
FIAC & co
Une sélection réduite mais plus de place pour les 172 galeries présentes cette année dans la nef du Grand Palais, du 21 au 25 octobre. Voilà le choix qu’a fait cette année la FIAC, toujours en grande forme et bien assise sur ses deux pieds : le moderne à droite, le contemporain à gauche. A signaler également : les installations au Jardin des Tuileries et la deuxième édition d’ (OFF)ICIELLE, à la Cité de la mode, qui continue à faire de la place aux plus jeunes galeries et à un paysage artistique moins attendu, qui lorgne notamment du côté de l’Asie et de l’Afrique. Du nouveau du côté de l’avenue d’Iéna en revanche, où 41 galeries françaises et étrangères mais aussi 7 non-profit space (des lieux sans vocation commerciale) ont élu domicile dans un hôtel particulier abandonné. « Aahhhhh Paris Internationale ! » – un clin d’œil à l’Internationale situationniste – se définit comme un salon plutôt qu’une foire et mise sur « la collaboration plutôt que la concurrence ». A ne pas manquer: la soirée de performances orchestrée par Vincent Honoré le 21 au soir.
FIAC 2015, du 22 au 25 octobre à Paris. Paris Internationale, 45 avenue d’Iéna à Paris
« La vie magnifique »
La vie magnifique, voilà ce que nous promet la nouvelle saison du Palais de Tokyo, qui initiera dès lundi les hostilités du marathon arty de la semaine de la FIAC. Au programme, trois expositions très attendues. D’abord, la déclaration d’amour d’un artiste à un autre, avec I <3 John Giorno, orchestrée par Ugo Rondinone, qui se propose de revenir sur le rôle de catalyseur d’une figure phare de l’underground new-yorkais, le poète John Giorno, et de faire revivre les années Factory warholiennes dont il fut un acteur de premier plan. Ensuite, l’épopée tragico-romantique venue d’Islande, à la croisée de Goethe et Tchaïkovski, cinéma et décor peint. Enfin, focus sur la jeune artiste Mélanie Matranga, qui à 30 ans tout juste proposera, pour sa première exposition personnelle en insitution, des environnements singuliers jouant sur les clichés relatifs à la jeunesse, son narcissisme, sa folie de l’intime exposé.
Jusqu’au 10 janvier au Palais de Tokyo à Paris
Sterling Ruby
Dans le cadre de la FIAC, en guise de contrepoint à la myriade d’événements annexes, focus sur le brut sublime de l’artiste angelin Sterling Ruby, né en 1972, figure majeure de la scène US mais encore relativement peu montré dans l’Hexagone . D’abord dans les deux lieux de la galerie Gagosian, qui orchestre sa première rétrospective française : à Paris, rue de Ponthieu, avec une série de nouvelles peintures et au Bourget, avec des sculptures monumentales, carcasses hybrides de sous-marins de l’armée américaine. Mais aussi au Musée de la Chasse et de la Nature, où se dresseront dans la cour des poêles à bois en état de marche, dénonciation par l’absurde de notre gaspillage énergétique inconsidéré.
Jusqu’au 19 décembre à la Galerie Gagosian, Paris et Bourget, et jusqu’au 14 février au Musée de la Chasse et de la Nature à Paris
Omer Fast
Impossible de démêler, dans les vidéos de l’artiste israélien Omer Fast, le vrai du faux, le réel de sa mise en récit, avec toutes les distorsions qu’elle suppose. La preuve une nouvelle fois dans cette exposition toujours sur la corde raide où il présente CNN Concatenated (2002), A Tank Translated (2002), 5,000 Feet is the Best (2011) et une production inédite,Continuity (Diptych) (2012-2015 (2012-2015). Dans « CNN Concatenated », réalisé en plein cœur de l’hystérie post-11 septembre, il remixait à vitesse grand V les formules toutes faites des présentateurs de CNN pour leur faire dire ce qu’il voulait, comme un message schizophréno – subliminal érigé en porte parole de la panique ambiante. Dans sa dernière pièce, Continuity (Diptych), il met en scène un couple allemand face à la perte, recréant compulsivement, dans un rituel insondable, le retour d’Afghanistan de leur fils.
Du 20 octobre au 24 janvier au Jeu de Paume à Paris
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