A l’occasion de la sortie de son maxi Not In My Name, vibrant plaidoyer du poète hip-hop Saul Williams contre la guerre en Irak, trois titres sont à télécharger au format MP3 sur lesinrocks.com.
La France a découvert Saul Williams il y a quelques années de cela, pour son active participation au film Slam (Caméra d’Or au Festival de Cannes en 1998) qui témoignait de la vitalité de la scène musicale et artistique du même nom. Artiste tout terrain, Saul Williams s’est d’abord fait connaître en tant que poète dans les cafés littéraires new-yorkais, se livrant, devant une audience captivée, à des délires poétiques et verbaux, où l’intonation, le rythme et le phrasé créaient une transe hypnotique.
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En bon élève des mythiques Last Poets, dont le premier album éponyme sorti en 1970 donne encore aujourd’hui de bonnes leçons de tchatche à de trop nombreux MCs insipides, Saul Williams a bien vite compris que la poésie est un acte éminemment politique. Il publie d’ailleurs ses uvres à compte d’auteur ou dans des quotidiens locaux, témoignant ainsi d’un activisme jamais rassasié.
Ses premiers pas discographiques, avec l’album Amethyst Rock Star n’ont pourtant pas comblé les espoirs que son talent et ses nombreux featurings (aux cotés de KRS-One, Blackalicious ou DJ Krust) laissaient supposer. En s’entourant d’un groupe de gros bras pour un album de fusion sans inspiration, Saul Williams laissait malheureusement de coté son principal atout, cette voix majestueuse qui a fait sa réputation.
En ces temps troubles où va-t-en guerre et pacifistes s’affrontent à coup de déclarations chocs et de manifestations monstres à propos du cas irakien, Saul Williams se rappelle ainsi à notre bon souvenir en s’immisçant dans cette grande entreprise de communication tout azimut. En offrant au manifeste « Not In Our Name » (comité anti-guerre américain) un maxi d’inédits judicieusement intitulé Not In My Name, il lutte, à sa façon contre la désinformation des médias dans son pays.
Les mauvaises langues crient déjà au coup marketing, à une tentative désespérée de redorer un blason autrefois si brillant. On ne peut décemment pas oublier d’autres cas similaires, comme l’odieux Fils de France de Damien Saez, chanson écrite suite au premier tour des élections présidentielle française en avril 2002. Un souvenir au mauvais goût d’opportunisme.
« Si nous voyons seulement ce qu’ils veulent que nous voyions, nous pourrons seulement être ce qu’ils veulent que nous soyons » déclare Saul Willams dans un de ces morceaux, le bien nommé 12th September. A la manière d’un média alternatif, il essaie ainsi d’expliquer plus que de pérorer, d’inciter plus que de bêtement critiquer. A ce titre, l’impressionnant Pledge of Resistance, enregistré live au ArtSpeaks Concert Against The War de Los Angeles, nous permet de retrouver un Saul Williams particulièrement à l’aise dans son rôle de prêcheur envoûtant.
Quelques semaines avant sa sortie, trois titres de ce maxi sont à découvrir en téléchargement au format MP3 sur les inrocks.com : Pledge of Resistance, 12th September et Bloodletting.
Site de l’association Not In Our Name
Site officiel de Saul Williams
Avec l’aimable autorisation de Ninja Tune
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