Michel Dalberto est l’un des rares pianistes français à jouer à l’étranger, en Europe comme aux Etats-Unis ou au Japon tous ne peuvent pas en dire autant. Elève des grands, Vlado Perlemuter et Nikita Magaloff, sa carrière est marquée par plusieurs disques consacrés à Mozart, Schumann et Beethoven (Sonates 1-7) pour Erato et une […]
Michel Dalberto est l’un des rares pianistes français à jouer à l’étranger, en Europe comme aux Etats-Unis ou au Japon tous ne peuvent pas en dire autant. Elève des grands, Vlado Perlemuter et Nikita Magaloff, sa carrière est marquée par plusieurs disques consacrés à Mozart, Schumann et Beethoven (Sonates 1-7) pour Erato et une intégrale du piano de Schubert, pour Denon. On se souvient encore aujourd’hui avec émotion de son interprétation d’une seule traite des douze monstrueuses Etudes transcendantes de Liszt lors d’une des premières éditions du Festival de Montpellier (prouesse renouvelée quelques jours plus tard et au pied levé pour le Festival de La Roque d’Anthéron !). Et il ne faudrait pas oublier qu’il préside (avec son complice Bernard Yannotta) depuis plusieurs années aux destinées de l’Académie-Festival des Arcs, où l’on peut également l’entendre à l’occasion dans des raretés de son choix, qui vont de sa propre réduction au piano d’un ou plusieurs mouvements d’une symphonie de Mahler ou Bruckner à ses transcriptions de lieder de Mahler et Strauss. Pour son premier disque consacré à Debussy, il reconnaît que, pendant presque vingt ans, il s’est consacré au répertoire germanique, alors que sa filiation naturelle avec les Français (Fauré, Debussy, Ravel), en tant qu’élève de Perlemuter (lui-même disciple d’Alfred Cortot), semblait de prime abord le destiner à ce répertoire… Mais, dit-il, « J’ai toujours pensé que j’avais le temps et que plus j’attendrais, plus mon approche du répertoire français en serait enrichie… Et je l’aborderais d’une manière plus intéressante après avoir emmagasiné, absorbé tout ce que j’ai pu apprendre au contact des compositeurs germaniques. » Le résultat ? Face aux dizaines de versions déjà disponibles des Images ou des Préludes, la sienne est différente et apporte un regard neuf. A la ville (qu’il fréquente le moins possible), Dalberto est volontiers réservé et énigmatique, en apparence indifférent ; au piano, c’est clairement le contraire. Il attise les braises de son instrument, secoue les timbres, obtient des traits de lumière d’une fulgurance extrême et manie le rythme avec souplesse. En schubertien accompli, il dissipe la brume faussement impressionniste qui a pu empeser certains jeux. Son Debussy est frais, vif et radieux.
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