Le troisième morceau du nouvel album de Stereolab s’intitule The Free design. Il s’agit à l’évidence d’un hommage au groupe américain The Free Design. Formé à New York dans la seconde moitié des années 60 par les cinq frères et soeurs Dedrick, dernière génération d’une dynastie d’arrangeurs et chefs d’orchestre, The Free Design a réalisé […]
Le troisième morceau du nouvel album de Stereolab s’intitule The Free design. Il s’agit à l’évidence d’un hommage au groupe américain The Free Design. Formé à New York dans la seconde moitié des années 60 par les cinq frères et soeurs Dedrick, dernière génération d’une dynastie d’arrangeurs et chefs d’orchestre, The Free Design a réalisé sept albums inoubliables entre 1967 et 1973. Démarré comme un folk-band, ce collectif familial dont chaque membre possédait plusieurs diplômes de musique dans une large gamme d’instruments s’orienta assez vite vers des arrangements hautement sophistiqués et commença à constituer un répertoire personnel parsemé de reprises des standards pop et easy-listening de l’époque. Grâce au délicat et frémissant Kites are fun, la première des compositions signées Chris Dedrick, aîné et leader du groupe, The Free Design fit une première apparition dans les charts. L’album qui suivit, également intitulé Kites are fun, alternait compositions originales et standards encore tout neufs (Michelle des Beatles, A Man and a woman de Francis Lai) et imposa The Free Design comme l’un des tout premiers groupes vocaux de la Côte Est, égalant en majesté les Mamas & Papas de l’autre rive. En dépit d’un insuccès commercial incompréhensible, les albums suivants affinèrent encore un peu plus la formule magique du groupe, basée sur un mariage capiteux et constamment féerique de voix en canons et de refrains mille-feuilles, bordés d’orchestrations dont la richesse et la fine complexité n’eurent d’égales à la même époque que celles d’une autre entreprise familiale, nettement plus rentable celle-là : les Carpenters. En imports japonais ou espagnol, il est urgent de (re)découvrir cette oeuvre, source d’inspiration intarissable pour des contemporains aussi divers que les High Llamas, Cornelius, Louis Philippe ou The Gentle People. Il va sans dire que la musique et le charme vocal de The Free Design figurent parmi les merveilles les plus douces, raffinées, délicates, inspirées, ensoleillées, magiques, nuancées, tempérées, mélodiques et voluptueuses au monde. Tout ce que Stereolab, ban de harengs surgelés, instrumentalement indigent et vocalement pitoyable, ne sera jamais.
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