Dans ce titre déjà, on devine ici une décision mûrement réfléchie, qui fait écho aux intentions bien claires du duo, cette ambition de jouer aux metteurs en scène de poche, cette volonté de dépeindre des ambiances. Cinematique surligne donc ce qui sera entendu, cette fascination pour le septième art. Et C. J. Casey et D. […]
Dans ce titre déjà, on devine ici une décision mûrement réfléchie, qui fait écho aux intentions bien claires du duo, cette ambition de jouer aux metteurs en scène de poche, cette volonté de dépeindre des ambiances. Cinematique surligne donc ce qui sera entendu, cette fascination pour le septième art. Et C. J. Casey et D. J. Hand, les deux réalisateurs, s’ils débutent dans le long métrage, s’imposent comme des maîtres dans la création d’atmosphères. On est très vite bluffé par leur facilité à fabriquer de la bande-son au kilomètre, prête à coller à toute tentative de revival du film noir ou à reconstituer par synthèse l’ambiance enfumée d’un club de jazz. Mais le problème d’Akasha tient à ce statut de fond sonore, une partie de Cinematique ne dépassant pas le stade de l’accessoire agréable mais pas vital. S’ils aiment planter des décors, ils ne restent souvent qu’au niveau du carton-pâte, trop soucieux des formes et de l’apparence privilégiant une instrumentation riche et cuivrée pour avoir bien préparé le fond. Une écoute trop attentive peut ainsi révéler la supercherie de Soft and melting ou Crazy baby aux apparences séduisantes mais dont la fréquentation révèle les lacunes. L’un et l’autre finissent par se gâter en jam-sessions propres sur elles, le duo y adoptant le profil de gendres idéaux, ayant toujours un joli solo au bord des lèvres ou dans leurs cordes. Disperser l’écran de fumée reviendra donc à les voir comme ils sont, d’aimables faiseurs bon chic bon groove qui ne manquent pas d’adresse The Akasha theme et réussissent à racheter leurs fautes de goût reprendre Sweet child of mine des ridicules Guns N’Roses par leur astuce inviter un violon et Neneh Cherry pour le défigurer. Cependant, il ne faudra pas les sous-estimer lorsque, sur Mescalin réminiscent des précurseurs de l’acid-jazz, tel Cymande, qui emmenait le funk en Asie ou en Afrique ou lors de la délicieuse berceuse Brown sugar, ils parviennent à se débarrasser de leurs costumes étriqués. Un premier album parfois collant comme un chewing-gum mais finalement attachant, dont on aura du mal à se débarrasser complètement.
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