A peine ragaillardi par l’électronique des Propellerheads, le hip-hop musard des Jungle Brothers s’ennuie à mourir. Depuis leur retour gagnant et assez inattendu il y a deux ans avec Raw deluxe, les Jungle Brothers sont redevenus une valeur qui compte dans le monde du hip-hop. A la production de ce nouvel album, Alex Gifford, tête […]
A peine ragaillardi par l’électronique des Propellerheads, le hip-hop musard des Jungle Brothers s’ennuie à mourir. Depuis leur retour gagnant et assez inattendu il y a deux ans avec Raw deluxe, les Jungle Brothers sont redevenus une valeur qui compte dans le monde du hip-hop. A la production de ce nouvel album, Alex Gifford, tête pensante des Propellerheads. Au vu des deux collaborations précédentes entre l’Anglais et les Américains un You want it back bouillant et une version exceptionnelle de Take California , on frétillait d’impatience. Il y a quelques semaines, le single V.I.P. se chargeait de nous faire saliver un peu plus, sans pourtant convaincre totalement : trop évident, avec des mots trop souvent entendus dans les bouches de Mike G et d’Afrika. Au moins pensait-on qu’il donnait la tonalité de l’album à venir, décontracté et groovy, sirotant sa piña colada en chemise hawaïenne, à ranger entre les Freestylers et les Wiseguys. Inutile de faire durer le suspens plus longtemps, ce serait accorder trop d’intérêt à un disque qui n’en a finalement pas beaucoup, car sous son parasol ce V.I.P. meurt d’ennui. On a l’impression d’avoir affaire à un album de Prince période Diamonds and pearls : pendant quelques secondes, ça semble bien, on y croit, et puis petit à petit, ça perd de son intérêt jusqu’à devenir franchement énervant. V.I.P. est comme de la crème de marrons : la première bouchée est délicieuse mais dès la deuxième, on comprend pourquoi on n’en avait plus mangé depuis si longtemps. Pourtant, Alex Gifford se montre inventif I remember, bien soutenu par une guitare efficace et un orgue souple, Get down, où reparaît son admiration pour Cab Calloway et les Jungle Brothers n’ont pas tout à coup perdu leur flow. Première coupable, évidente : la longueur des morceaux. Près de six minutes en moyenne, c’est trop, surtout quand on commence à se lasser au bout de trois. Ensuite, une faiblesse que l’on pouvait déjà percevoir sur la chanson V.I.P. : trop de facilité. Facilité dans la production, les morceaux étant souvent incapables de rebondir malgré un bon début (par exemple le gluant Playing for keeps, aussi nunuche qu’Ally McBeal), facilité dans les voix : ainsi Get down est-il descendu en plein vol par un refrain laid, spécialement formaté pour MTV. Enfin, de façon plus générale, ce disque ne fonctionne pas. Les Jungle Brothers ne trouvent pas dans la production d’Alex Gifford le style à la coule qui aurait convenu à l’album tout terrain qu’ils avaient en tête on pense très souvent à Blackstreet alors que le Propellerhead n’a pas su modifier un son et des beats qui auraient sans doute été beaucoup mieux servis par des rappeurs un peu plus incisifs, Mos Def ou Black Attack par exemple. Dommage, car V.I.P. contient malgré tout beaucoup de bons moments, trop épars, et un disque ne se décortique pas, il s’écoute. On n’écoutera pas souvent V.I.P.
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