Quelques mois après la sortie de son premier album, Vincent Delerm est déjà passé du statut d’espoir à celui de jeune premier. Découverte du jeune homme avec un long entretien inédit.
Comment te sens-tu ?
Je suis un peu crevé, le phénomène de la tournée est assez récent pour moi. Je faisais avant une date tous les six mois, c’est maintenant trois ou quatre par semaine. C’est une longue tournée : elle a commencé en septembre et se terminera en juillet prochain. On fait des salles assez variées, une salle plutôt rock’n’roll un jour, un théâtre à l’italienne le lendemain, ça va un peu dans tous les sens et c’est amusant à faire.
Je me suis vraiment construit avec cette mythologie, de prendre des trains, d’aller jouer à droite à gauche, j’ai vraiment couru derrière cette idée.
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Comment imaginais-tu la « vie » de ton album à sa parution ?
On était content du disque, mais le son de l’album me gênait un peu. Comme beaucoup de gens, quand le disque sort, tu essaies de l’écouter sur toutes les chaînes qui te passent sous la main, je trouvais qu’il sonnait assez différemment d’un endroit à l’autre. Certains disques sont couverts d’une sorte de couche de vernis, que le mien n’avait pas. Mon problème ce n’est d’ailleurs pas un problème puisque c’est quelque chose que j’avais un peu recherché – est que je me demandais comment ça passerait en radio. Mais c’est un disque dont nous avons construit les arrangements très à l’avance. Il y a deux méthodes : soit tu dors dans le studio et tu essaies des milliards de trucs, soit tu utilises une méthode un peu plus bourgeoise, tu prépares et maquettes tout à l’avance.
Mon souvenir de l’album, c’est la cave de Cyrille Wambergue, à Lille, où nous avons tout préparé, sur ordinateur, et où je dormais. C’était impressionnant d’ailleurs, c’était la première fois que je faisais entrer quelqu’un dans un système que j’avais élaboré un peu en fils unique. J’avais toujours été tout seul, dans l’écriture des chansons et dans la façon de les porter, de les défendre, à faire des affiches’ C’était quelque chose que je contrôlais beaucoup, un peu trop peut-être. J’avais la volonté d’avoir un son dépouillé, sans mystère, que chaque son soit identifiable sur le disque, qu’il n’y ait pas de boucle cachée, d’instruments hongrois du XIVe siècle. On a mis presque un an à mettre en place des arrangements qui donnent l’impression d’avoir été fait en trois jours, ce qui était notre but.
Au niveau de la réception du public, je n’attendais pas grand-chose. France Inter était partenaire dès le départ : je savais donc que j’avais le droit d’exister dans la chanson. Quand tu vends 10.000 albums, tu sais que tu pourras en sortir un second sans trop avoir à se battre ; c’est surtout à ça que l’on se raccroche, c’est tout ce que l’on cherche, pouvoir refaire des disques, laisser les choses se développer tranquillement. Au delà de ça, ça fait appel à beaucoup de hasard, des enchaînements d’articles et de rencontres. Je n’ai en fait pas trop perçu la médiatisation de l’album : j’ai fait ma série de concert à l’Européen exactement à la sortie du disque. Je voyais qu’il y avait de moins en moins d’invités dans la salle et de plus en plus d’entrées payantes, mais ce n’était pas bouleversant, la salle n’est pas très grande et l’on savait déjà que la réception était bonne. Je me suis rendu compte rétrospectivement que je ne m étais pas véritablement posé la question.
Et maintenant ?
Ce n’est pas très spectaculaire dans le cadre de la chanson comme je peux en faire. La tournée me donne justement un biais pour voir les choses plus concrètement : les scores de vente sont une idée assez abstraite, mais aller dans les villes et voir des salles pleines est assez impressionnant. C’est d’autant plus impressionnant que ce sont des salles dans lesquelles je passais il n’y a pas longtemps en première partie de gens, et qui n’étaient pas forcément pleines. Tu ne peux pas t empêcher de penser que c’est une mauvaise habitude d’arriver dans un lieu et de s’entendre dire qu’il est plein ; ça peut vite dégringoler.
J’ai vraiment peur de m habituer à l’enthousiasme du public, à une forme de dépendance à la scène. J’apprécie beaucoup chanter sur scène, mais la tournée, que j’ai beaucoup attendue et espérée, n’est pas une phase très enrichissante humainement, ne serait-ce que pour l’écriture des chansons. Ca tourne beaucoup autour soi de et on ne s’ouvre jamais réellement sur des choses extérieures à sa propre personne. Il faut donc essayer de ne pas trop se replier sur soi-même, lire beaucoup de bouquins, aller voir les spectacles d’autres gens pour ne pas trop se dessécher.
Penses-tu avoir comblé un vide dans la chanson française ?
Je ne pense pas. Mais il y a en ce moment un écart important entre une chanson à la fois assez accessible au niveau des textes mais assez soignée et élégante dans les arrangements ou l’attitude scénique et une chanson où le texte est certes important mais la musique moins travaillées. J’ai toujours été attiré par le label Tôt ou Tard pour ces raisons là : une maison de disques qui bosse avec des gens ayant des textes relativement écrits, mais qui ne laisse pas le travail du son à l’abandon. Thomas Fersen est un bon exemple, ou Dick Annegarn arrangé par Joseph Racaille, dont j’aime les cordes baroques.
Je suis aussi passé par des boîtes à chansons. J’étais très content d’y passer, j’avais aussi cette mythologie, les bios de Barbara, « ce sont les 70 spectateurs de l’Ecluse qui m ont construit ». Mais les gens que j’y voyais me disaient « vu l’époque, tu vas en baver pour réussir ». Je voulais bien le croire, mais je ne voulais pas me complaire dans cette idée-là, cette mythologie rock & roll de la souffrance. Il y a dans le monde musical des labels de rébellion au système classique du disque, mais je ne voulais y aller que s’il n’y avait aucun autre moyen d’y arriver, je voulais voir s’il y avait de la place pour ce que je faisais dans le système normal.
Comment as-tu géré ta soudaine médiatisation ? L’expérience de ton père t’a-t-elle aidé ?
Oui, aidé à prévoir qu’il y aurait probablement un retour de bâton. Sur un premier album, on découvre l’artiste, ça ne laisse pas réellement la place pour des critiques assassines. Elles viennent plutôt sur le deuxième disque. Ça m a aussi aidé à comprendre que dans les moments où ça marche beaucoup comme ça, on crée un noyau dur d’auditeurs fidèles, mais que certains partiront, que d’autres arriveront : rien n’est jamais définitivement acquis. Ça avait aussi été assez soudain dans son cas.
Il existe dans le succès une grande part qu’il est impossible de maîtriser, le reste est de notre responsabilité : écrire des chansons, travailler avant d’entrer en studio, travailler pour la scène. Il faut se concentrer sur ce dont on est maître et ne pas spéculer sur l’aspect médiatique. Beaucoup de gens que l’on rencontre essaient de vous donner des conseils : changer les arrangements, mettre l’accent sur tel ou tel aspect. Mais c’est la conviction personnelle qui doit l’emporter.
C’est délicat de parler de son ego, de dire qu’on n’a pas changé. Il y a forcément des choses qui inconsciemment changent. Plus on dit qu’on n’a pas pris la grosse tête, plus c’est mauvais signe. C’est difficile à définir, mais il y a des gens autour de moi qui me suivent depuis mes débuts, qui étaient là à des spectacles où il y avait douze personnes : je ne peux pas trop me la jouer devant eux.
Comment concilier ta démarche intimiste et ton succès ?
Le seuil de mille places est difficile à dépasser en concert. Il y aura peut-être un jour un Olympia, mais c’est une salle particulière. La Cigale ou le Bataclan, c’est la bonne taille pour les grandes salles. Mais je me rends compte durant cette tournée que des spectacles dans des salles de 600 places sont plus intimistes que d’autres dans des salles de 150. Mon tourneur choisit généralement des salles assez jolies, humainement chargées. Il y aura peu de Zénith dans la tournée, c’est quelque chose que je réclame. C’est une autre idée qui existe dans les milieux contestataires de la chanson : les artistes ne contrôlent rien, les producteurs leur font faire ce qu’ils veulent. Mais il existe des producteurs différents, des gens très à l’écoute de ce qu’on désire.
T imagines-tu plus populaire que tu l’es, et qu’est-ce que cela pourrait impliquer ?
Ce n’est pas une question que je me pose réellement, je ne me trouve pas populaire au sens premier du terme. Il y a en ce moment une sorte de mouvement collectif dont tout le monde parle, un retour à une chanson à la fois classique au niveau des textes et assez joyeux, pas pesant, ce qui constitue peut-être une nouveauté. Mes textes sur scène ont un aspect moins mélancolique que sur disque, j’aime y passer du chaud au froid. La voix plus linéaire sur disque appuie un peu plus sur cet aspect mélancolique, et il est difficile d’être plié de rire en studio Je ne le suis pas non plus sur scène, mais on porte les chansons un peu plus physiquement.
Je suis content que ce mouvement soit là, c’est une chance énorme pour nous. Et c’est aussi important d’être en face des Star Academy ou Popstars : ça fait que toute chanson portée très haut vocalement devient immédiatement douteuse Ça crée un a priori favorable pour ce que l’on fait ; les gens nous demandent si l’existence d' »écoles de chanteurs » n’est pas un problème pour les artistes comme moi, mais c’est finalement une très bonne chose.
Ton album possède une tonalité parisienne, chargée de références ; comment se passe le contact avec le public non parisien ?
Cette tonalité parisienne est celle d’un provincial qui a beaucoup fantasmé sur Paris. Je ne suis pas du tout parisien. L’album boxe aussi avec certains clichés parisiens, le monde de l’édition, les cinémas d’art et d’essai. C’est la vision de Paris telle qu’on peut l’avoir quand on est lycéen dans une ville de 10000 habitants, quand en cours de culture générale on vous passe A Bout de Souffle?
Ça ne me frappe pas réellement, ça m a plus frappé quand on a fait une date à Bruxelles, je me suis alors rendu compte qu’il y avait effectivement beaucoup de références françaises dans le spectacle. Ça plait aussi parce que c’est une certaine image de la France Je ne me sens pourtant pas porteur d’une identité très française.
C’est aussi une forme de convention : quand on doit citer le nom d’une rue, on a tendance à placer l’intrigue à Paris. Je suis de Rouen, si je ne mettais que des noms de lieux rouennais, personne ne comprendrait, et ça peut devenir assez gênant : lorsque j’ai commencé, j’écrivais des chansons qui avaient très peu de distance par rapport à ce que j’étais, c’était très au premier degré, sans décalage. J’ai mis un peu de distance, j’ai créé un personnage pour la scène, un peu plus ironique. Quand on a envie de parler de choses importantes pour soi, il est plus sain qu’il y ait un peu de distance.
N’as-tu pas peur de devenir un chanteur « à image », un peu figé ?
Je ne me suis pas posé la question, mais ça ne me fait pas peur. On en renvient à l’idée de contrôle quant à l’image : il y a des choses qu’on peut contrôler, qu’on crée, d’autres non. Les articles de presse se reprennent les uns les autres : il suffit qu’une idée parte quelque part pour qu’elle soit reprise partout.
On te voit partout ; tu sembles notamment devenir un chouchou pour la presse féminine
Sur scène, il y a effectivement un public féminin. Mais j’ai fait la première partie de Julien Clerc, et il reste quand même encore de la marge. Quand j’étais étudiant, j’imaginais comme un idéal trois étudiants en train d’écouter mes maquettes dans leur chambre sous les combles, qu’ils ne jurent que par cela et qu’ils essaient de convaincre tout le monde de mon talent
D’où te vient toute cette mythologie ?
J’étais très amateur de chanson quand j’étais enfant : je prenais un 33 tours chez mes parents, je l’écoutais en regardant le chanteur sur la pochette, sans ciller, sans bouger, pour essayer de comprendre ce qu’il portait en lui. J’appréciais beaucoup ce mode d’expression , cette façon d’exister des chanteurs, je trouvais qu’il n’y avait vraiment rien au dessus de ça. On ne peut pas dire plus qui on est que par ce biais là. C’était une maison de profs, il y avait beaucoup de disques, des recueils de textes, des livres parlant de chanteurs.
Plus que Barbara, j’étais plutôt axé sur la génération suivante. Je n’ai jamais non plus été réellement Brel ou Brassensophile. Je préférais la génération venue ensuite, dans la fin des années 70 : ça paraissait plus jouable d’aller dans leur direction, l’ambition était un peu revue à la baisse par rapport au côté « bête de scène » de Brel ou à l’attitude d’un Brassens, ou d’un Ferré. Ce sont des gens intouchables, grâce à leur art tout d’abord mais également parce qu’on les a rendus intouchables.
Tu te moques des travers bourgeois, mais on a l’impression que ton album marche justement beaucoup auprès des gens financièrement ou culturellement aisés’
Je ne suis pas sûr que l’on puisse dire que l’album a marché grâce aux milieux aisés. Je suis prêt à le croire mais on ne dispose pas d’étude précise. Je sais que j’attire beaucoup le milieu des profs, un milieu culturellement intermédiaire, où il y a beaucoup de bouquins. Mais en même temps, mes parents étaient certes profs mais de la fin des années 70, très militants, très actifs en milieu associatif. Ça me fait drôle d’entendre ça, je n’ai pas l’impression d’être devenu bourgeois, je n’ai eu aucune éducation musicale, pas de clubs, pas de scoutisme : aucune de toutes les activités possibles pour les enfants bourgeois le mercredi après-midi.
Y a-t-il un aspect militant dans ton analyse des vies quotidiennes ?
L’univers de mes chansons est finalement assez positif, mais la vois est un contrepoint à ça, elle est plus désabusée. Si on prend les textes un par un, ce qui n’est d’ailleurs pas forcément intéressant car il est inutile de décortiquer les choses à ce point, il y a toujours un aspect positif. S’il y a militantisme, c’est un militantisme sentimental. Il y a souvent une forme de tendresse dans mes textes. Le texte sur Avignon est plus acide, j’ai beaucoup vécu dans ce milieu, mais je réussis quand même à y placer un couplet plus positif.
Le Monologue Sheakspearien l’exemple type de la chanson négative-positive. J’y parle d’une ambiance prenante mais également de ce qui m énerve, un certain type de théâtre, le fait de continuellement faire appel à Shakespeare au simple prétexte que « c’est très actuel », ce qui m a toujours paru assez curieux. C’est pareil pour Tes Parents, je dis avec un peu d’ironie « Tes parents c’est peut-être des gens bien qui regardent les soirées Spécial Joe Dassin », mais j’adore les soirées Spécial Joe Dassin’
Tes textes s’inspirent de personnes réelles, voire célèbres. As-tu eu des réactions ?
J’ai été invité sur un plateau de télévision avec Fanny Ardant, elle m a gentiment dit qu’elle appréciait la chanson, qui avait été faite autour d’elle parce qu’elle sort un peu de la mêlée, qu’elle a une vraie élégance. J’ai fait des scènes pendant quatre ou cinq ans avant de faire le disque, mes proches n’ont donc pas eu de grosse surprise quand l’album est sorti. Tous les textes un peu plus personnels, comme L’Heure du Thé ou d’autres chansons aux références plus explicites, sont des textes que les gens connaissaient déjà. Il n’y a pas donc eu de gifle pour eux. Leur plus gros effort n’a finalement été que de simplement se déshabituer du piano-voix et de s’habituer au disque.
Il n’y a de toute façon pas réellement d’attaque frontale dans mes chansons, je ne cite jamais aucun prénom. Quand je donne le nom d’un cinéma, ce n’est pas par référence personnelle, c’est parce que je voulais que tout le monde sache de quoi je parle. Quand je décris une moquette ou un radiateur, je le fais de sorte que tout le monde puisse avoir sa propre image en tête.
Ton parcours est très marqué par des noms connus. N’est-ce pas déstabilisant ?
La chanson, ce type de chanson, est un domaine qui tourne tellement autour de sa petite personne que c’est peut-être un moyen de s’échapper un peu. Le fait de parler beaucoup de soi dans les chansons ne satisfait jamais complètement les gens, cela ne leur suffit pas. « Avez-vous réellement vécu cette scène, connaissez-vous réellement cette personne ? »
On me fait toujours parler de cinéma, il ressort toujours la référence à Truffaut, c’est assez logique. J’aime beaucoup parler de Morel, qui m a réellement aidé. Quand les choses sont lancées, c’est facile de prendre la personne sous son aile ; c’est plus difficile quand l’artiste que l’on aide n’est pas encore reconnu, c’est pourtant ce qu’il a fait.
Le partenariat avec France Inter t’a poussé vers un certain public’
Tous mes passages sur Inter se sont toujours bien passés, ma première partie de Fersen à la Cigale s’est faite devant un public purement Inter : c’était une bonne chose et je savais que ça m aiderait beaucoup. Il n’y a de toute façon pas beaucoup d’alternatives possibles pour la chanson, sorti de FIP ou France Inter Ça ne pouvait de toute façon pas être Skyrock. Je me bats aussi contre le complexe rock’n’roll de la chanson. Quand j’étais au lycée, je cherchais beaucoup à faire du Cocteau Twins français, mais parallèlement à ça j’aimais aussi beaucoup la chanson.
Au final, même dans des salles rock, je demande de faire asseoir le public. Quand tu veux faire de la chanson, c’est un truc particulier, une forme précise, un couplet trois refrains, mais au sein de ce cadre contraignant tu peux essayer de faire des choses originales. Je sais que je ne peux pas réellement avoir une pose rock. On peut la porter en soi, mais je ne veux pas tout mélanger.
C’est aussi l’avantage de l’exposition qu’il y a eu autour de mon disque : les gens susceptibles d’aimer l’ont entendu, il n’y a donc pas de malentendu avec les gens qui sont dans les salles. Mais il y a des grandes tendances : quand on a un article dans Télérama ou un passage sur France Inter, on attire forcément un certain type de public. Mais ce serait très réducteur de limiter mon public à ça, je me rends compte à la fin des spectacles, quand je parle aux gens, qu’ils sont là pour des raisons parfois curieuses’
Penses-tu qu’il y ait une part de masochisme pour le public qui vient te voir ?
C’est le souci de ce genre d’exposition : on a tendance à tout intellectualiser, théoriser. Ce n’est pourtant pas si compliqué : un disque avec dix chansons, les gens aiment ou pas, trouvent ça amusant, vont voir le spectacle On m a souvent dit au début que je savais que mes textes toucheraient forcément beaucoup de gens, mais j’étais très loin de penser à ça les premières semaines d’interview. Je me méfie de ça, ça peut être paralysant pour l’écriture. S’il y a un effet précis pour chaque intention d’écriture ou mélodique, on avancerait plus car on y penserait beaucoup trop
Le fait d’être en contact avec des populations diverses et variées t’aidera-t-il à écrire tes prochains morceaux ?
Non, je ne pense pas. Écrire une chanson sur une personne disposant d’un certain trait de tempérament, et qui serait liée à une entrevue ou à un spectacle serait je pense problématique : ce n’est pas très ouvert, trop centré sur moi-même, c’est une démarche mentalement rétrécie. Il faut un peu sortir de ça. De toute façon, je n’ai pas écrit tant de textes que ça en rapport avec une expérience personnelle directe.
À qui aimerais-tu être comparé ?
C’est une question délicate. Les gens comparent souvent avec tel ou tel artiste, mais on est souvent pas d’accord avec les comparaisons proposées. On ne peut en même temps pas dire non, il peut par exemple y avoir une part de vérité dont on est pas conscient.
La base, je pense, est Souchon. Il n’a jamais dit boxer dans autre chose que dans la catégorie chanson, son travail d’écriture est assez masqué, donne une grande impression de facilité, il n’y a pas de travail inutile sur la rime. C’est un bon équilibre entre chanson populaire et travail sérieux : c’est par rapport à cet équilibre là que j’aime les comparaisons. Je ne suis pas trop partisan de faire sentir les rimes, de travailler les vers. Je préfère partir d’une idée, la développer tranquillement, dans mon coin.
A qui détestes-tu être comparé ?
On m a déjà parlé de Linda Lemay Mais c’est aussi délicat : si j’allais chez des gens du public, je serais peut-être effrayé de voir à côté de qui mon album est placé?
La comparaison avec Miossec n’est pas pertinente. J’apprécie beaucoup ce qu’il fait, mais la comparaison est surtout vocale, nos thématiques sont assez éloignées.
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