Ce disque, en continuant de puiser sa matière étonnamment riche et diverse dans le réservoir décidément inépuisable des archives d’Ahma records, trace le portrait impressionniste d’Addis Abeba au tournant des années 70, capitale économique et artistique d’une Ethiopie alors emblématique d’une Afrique indépendante et non-alignée. Stars incontestées de ce “swinging Addis” (comme il y eut […]
Ce disque, en continuant de puiser sa matière étonnamment riche et diverse dans le réservoir décidément inépuisable des archives d’Ahma records, trace le portrait impressionniste d’Addis Abeba au tournant des années 70, capitale économique et artistique d’une Ethiopie alors emblématique d’une Afrique indépendante et non-alignée. Stars incontestées de ce « swinging Addis » (comme il y eut un Swinging London), Mahmoud Ahmed, Alèmayèhu Eshèté ou Girma Bèyènè (arrangeur mythique à l’origine du son pop éthiopien emprunté à la tradition anglo-saxonne) sont bien sûr de nouveau de la partie. Mais une fois de plus c’est l’extrême diversité des talents réunis ici qui étonne et séduit. Du jazz au twist, d’Elvis à James Brown, les jeunes musiciens éthiopiens recyclaient alors toute la modernité alentour pour la transformer magnifiquement en un idiome à part, hybride et puissamment poétique. Avant d’être réduite à néant par l’arrivée de la junte militaire, Addis Abebab était bien cette ville laboratoire ludique où s’expérimentait l’avenir de la musique africaine.
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