Chaque semaine, le meilleur des expos art contemporain, à Paris et en province.
« Warhol Unlimited »
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En juillet dernier, le Centre Pompidou Metz se demandait déjà comment exposer Warhol sous un jour neuf, en organisant une grande rétrospective autour des années Factory – avant la gloire, avant le pop. Au MNAM à Paris, c’est un second volet de la réponse qui s’écrit, avec l’ouverture de l’expo Warhol Unlimited. Notamment en centrant le propos autour de la manière dont Warhol mettait en scène son propre travail. Le point névralgique de l’exposition ? La frise des « Shadows« , 102 toiles sérigraphiées qui courent le long de l’orbe sur plus de 130 mètres, réalisées en pleines années disco (de 1978 à 1979, plus précisément), et encore jamais montrées en France. A leur propos, Warhol déclarait ainsi qu’il ne s’agissait pas d’art mais d’un « décor disco », puisque telle était la musique que l’on passait lors des vernissages. L’exploration se poursuivra dès le 21 octobre au Palais de Tokyo, qui consacrera une exposition conçue par l’artiste Ugo Rondinone au poète américain John Giorno, figure incontournable de la Factory et immortalisé par les films de Warhol.
Jusqu’au 7 février au Musée National d’Art Moderne à Paris
« A Kassen »
A Kassen, ce n’est ni Arnold ni Arthur Kassen, mais bel et bien le nom d’un collectif de quatre artistes originaires du Danemark. L’origine du nom ? Un glissement entre le mot « carton » en danois et le nom donné aux caisses d’assurance chômage du royaume. Depuis leur rencontre aux Beaux-Arts de Copenhague en 2004, le collectif ne fait pas que faire dériver les mots : ils interrogent également, dans une optique post-conceptuelle, le mode de circulation des œuvres au dans les réseaux de l’art contemporain : en venant brouiller les pistes entre document et œuvre d’art, et en privilégiant l’installation in situ. A la Galerie Edouard Manet, ils viendront notamment pirater le système de chauffage de la ville de Gennevilliers, ou découperont encore les fenêtres du lieu, qui laisseront dès lors entrer l’air automnal, faisant de ces petits carreaux une œuvre qui s’éprouve au premier degré (celsius).
Jusqu’au 12 décembre à la Galerie Edouard Manet à Gennevilliers
« PATCH » (Jo-ey Tang et Shanta Rao)
Devinette : qu’est-ce qui “peut renvoyer à un fragment de code informatique destiné à corriger temporairement un bug ; cela peut aussi désigner un petit morceau de tissu que l’on pose pour rapiécer un vêtement, ou un substitut à la cigarette » ? Réponse : le patch, titre et point d’ancrage sémantique de la proposition conjointe des deux artistes Jo-Ey Tang, américain né à Hong Kong, et Shanta Rao, d’origine franco-indienne, tous deux basés à Paris. Comme s’il s’agissait de conjurer l’opposition en construisant une zone tampon, ne serait-ce que dans les mots, la confrontation du travail de deux artistes se révélant souvent plus délicate que lors de group-shows. En réalité, leur travail respectif s’ancre précisément dans la déhiérarchisation des sources et des matières, passant allègrement du virtuel à l’artisanal, de la matrice à la matière, illustration furtive de pratiques artistiques aussi décloisonnées que connectées.
Jusqu’au 7 novembre au Cloître St Merri II à Paris, sur une invitation de la galerie Nathalie Obadia
« Ernest T »
Eternel trublion de l’art contemporain, Ernest T tend depuis ses premières oeuvres des années 1960 un miroir irrévérencieux et parodique au monde de l’art, à travers appropriations, détournements et pieds de nez bien sentis. Proche de l’esprit dada, représenté à Paris par la galerie Sémiose, sa première exposition monographique en Île-de-France ouvrira au centre d’art de l’Onde, qui s’associe pour l’occasion la Maison des Arts de Malakoff, où l’on retrouvera le collectif Taroop & Glabel, groupe d’artistes à géométrie variable orchestré par Ernest T, décidément insaisissable.
Jusqu’au 12 décembre à L’Onde à Vélizy-Villacoublay et jusqu’au 15 novembre à la Maison des arts de Malakoff
14e Nuit Blanche
Ce 3 octobre, la Nuit Blanche revient pour sa 14e édition. Au programme : le climat, à quelques semaines de la Conférence sur le Climat (COP21) organisée à Paris début novembre. Sous la direction de José-Manuel Gonçalvès, l’actuel directeur du Cenquatre à Paris, l’événement accueillera une trentaine d’artistes internationaux qui viendront émailler les quartiers de la capitale d’installations éphémères, de concerts et de performances. Dont les 270 blocs de glace colorés de l’artiste chinois Zhenchen Liu installées sur le parvis de l’Hôtel de Ville, assurément l’un des points de ralliement de la manifestation.
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