Fille de Joao Gilberto, nièce de Chico Buarque, Bebel quitte Rio, où elle a grandi, en 1991, à 24 ans, pour rejoindre New York, sa ville natale. Là, dans le confort d’un d’anonymat retrouvé (tout relatif mais symboliquement efficient !), la jeune femme fréquente assidûment la scène pop et alternative et travaille entre autres avec […]
Fille de Joao Gilberto, nièce de Chico Buarque, Bebel quitte Rio, où elle a grandi, en 1991, à 24 ans, pour rejoindre New York, sa ville natale. Là, dans le confort d’un d’anonymat retrouvé (tout relatif mais symboliquement efficient !), la jeune femme fréquente assidûment la scène pop et alternative et travaille entre autres avec David Byrne, Arto Lindsay, Nana Vasconcelos, Vinicius Cantuaria… Dans tous ces contextes, sa voix franche, au timbre clair, séduit. Il faudra pourtant attendre près de dix ans avant que Bebel ne trouve la maturité et les partenaires idéaux pour se lancer dans l’aventure de son premier album solo. Sous la direction artistique du sorcier-producteur Suba, Bebel Gilberto signe avec Tanto Tempo, un hommage raffiné et inspiré à la bossa nova « familiale », transfigurée aux sonorités doucement technoïdes du 21e siècle balbutiant. Sur une thématique mêlant habilement l’ancien et le nouveau (des classiques immortels de la bossa à de nouvelles compositions personnelles), de nombreux invités prestigieux (d’Amon Tobin à Carlinhos Brown…) viennent ajouter leur griffe à une production élégantissime, jouant entre lyrisme et sobriété, sur l’alchimie des sonorités et des rythmes langoureux qui depuis toujours définissent le tropisme brésilien. Un disque à la fois nostalgique et futuriste – en un mot, intemporel.
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