Alors que certains ont choisi de sacrifier nos tympans sur l’autel de leur recherche, les jeunes Mexicains de Titan s’attaqueraient plutôt à nos jambes, confrontées à des solutions très funky, des tubes à essais remplis pour une bonne part d’un émoustillant groove qui aurait vu du pays. Découverts selon la légende par les Beastie Boys, ils pourraient traîner […]
Alors que certains ont choisi de sacrifier nos tympans sur l’autel de leur recherche, les jeunes Mexicains de Titan s’attaqueraient plutôt à nos jambes, confrontées à des solutions très funky, des tubes à essais remplis pour une bonne part d’un émoustillant groove qui aurait vu du pays. Découverts selon la légende par les Beastie Boys, ils pourraient traîner ce parrainage comme une casserole. A l’écoute de leur premier album, Elevator, ces Rapetou latinos n’auront pas beaucoup de sueur à dépenser pour prouver leur indépendance d’esprit. Fatboy Slim pris par la fièvre de la cumbia, Prodigy à la sauce mariachi ou La Mano Negra version synthétique : aucune étiquette ne tiendra durablement sur ces feux follets bien décidés à rester déconcertants. L’appellation techno-rock semble soudain trop imprécise et avare de sens pour vraiment convenir à cette fusion servie chaude et spontanée, où funk millésimé et guitare surf, psychédélisme bonhomme et beats hip-hop nonchalants s’échangent de bons procédés. Ce rafraîchissant flou artistique provient aussi du fait de cette origine géographique surprenante, ce Mexique qui a rarement fréquenté nos platines. Ecouter Titan, c’est partir dans l’inconnu, perdre ses repères pour arpenter une terra incognita pas encore foulée par les touristes où chaque pas ressemble à une prise de risques pour les sens et pour la raison. En effet, un groupe qui, pour se baptiser, a emprunté le nom d’un club de strip-tease ou reprend le thème d’une série télé – Starsky & Hutch sur le débile C’mon feel the noise – ne peut prétendre à une grande profondeur d’âme. Justement, ce manque de prétention ravira, conférant aux différents morceaux un avantageux côté kleenex, cette musique apparemment jetable se révélant, sur la longueur, pourtant sacrément attachante.
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