Décidément le label Lithium choisit toujours la facilité. Après la détonante trilogie du chaos publiée en moins d’un an par les énigmatiques Oslo Telescopic et le ra(va)geur Mon cerveau dans ma bouche de Programme, voici venu le tour du peu prévisible et guère médiatisable Nima Majd, dont l’insolite patronyme n’est pas l’atout premier. Fort heureusement, […]
Décidément le label Lithium choisit toujours la facilité. Après la détonante trilogie du chaos publiée en moins d’un an par les énigmatiques Oslo Telescopic et le ra(va)geur Mon cerveau dans ma bouche de Programme, voici venu le tour du peu prévisible et guère médiatisable Nima Majd, dont l’insolite patronyme n’est pas l’atout premier. Fort heureusement, cet Iranien presque trentenaire basé à Washington, a plus, ou mieux, qu’un nom à proposer.
C’est aux sources troubles et opaques du blues américain le plus noueux – celui jadis (c)hanté par Robert Johnson et aujourd’hui colporté par de satanés prêcheurs comme Mountain Goats, Cat Power, Hammel On Trial ou encore (souvenez-vous) Nirvana – que notre homme de Téhéran est allé s’abreuver pour composer ces dix aubades écorchées. S’il n’éveille parfois guère plus que de la curiosité bienveillante, cet album le doit peut-être aux effets pervers d’une érudition finalement inhibante et contrariant l’émergence du style propre de son auteur. Engoncé dans un respect excessif de ses maîtres, Nima Majd doit maintenant apprendre à oublier ce qu’il a appris et à meurtrir ces doigts incontestablement agiles sur le bout desquels il connaît ses classiques.
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