Quatrième album consommant le départ du bassiste Stuart David, Fold your hands child, you walk like a peasant succède en beauté au somptueux If you’re feeling sinister et au plus décevant Boy with the arab strap. La tonalité générale de l’album de Belle And Sebastian baigne dans la clarté mousseuse et ombragée d’une production délestée […]
Quatrième album consommant le départ du bassiste Stuart David, Fold your hands child, you walk like a peasant succède en beauté au somptueux If you’re feeling sinister et au plus décevant Boy with the arab strap. La tonalité générale de l’album de Belle And Sebastian baigne dans la clarté mousseuse et ombragée d’une production délestée pour l’essentiel de ses oripeaux rythmiques, pour n’en garder que la substantifique moelle : des morceaux simplissimes, épurés à l’extrême, frôlant le minimalisme, mais recelant de trésors harmoniques, de fragilités vocales, de maladresses instrumentales, de splendeurs mélodiques. Tout en creusant son éternel (micro)sillon, Murdoch s’ouvre des voies inexplorées, pousse la mélodie dans ses ultimes retranchements, sème et récolte des coquelicots dans un champ de patates. Reposant sur les frêles épaules de la douce Isobel, le charme ingénu de Beyond the sunrise et la balade vespérale de Waiting for the moon, semblent répondre aux tempêtes existentielles de Murdoch (I Fought in a war, Chalet lines, Don’t leave the light on baby, dont le timbre crescendo rappelle l’élégiaque Mother nature’s son de McCartney), ce qui donne de merveilleuses envolées, éblouissantes de grâce, de simplicité unplugged et de lyrisme rentré. Si l’on ferme les yeux sur les excroissances de variet’ seventies des deux plus mauvais morceaux de l’album (The wrong girl et Woman’s realm), Murdoch confirme non seulement ses talents fabuleux de songwriter, dont l’écriture ample et débridée outrepasse largement la circonférence de son nombril, mais s’avère également un mélodiste d’importance.