Huit ans après le formidable succès de The Last Splash, les deux s’urs Kim et Kelley Deal remettent leur Breeders en selle avec un Title Tk salement amoché mais terriblement jouissif. La vidéo de Huffer est à découvrir sur lesinrocks.com
Il faut bien le dire : en 2002, personne n’attendait plus grand chose des s’urs Kim et Kelley Deal. Beaucoup les disaient empêtrées jusqu’au cou dans des problèmes de poudre, d’ego et de fainéantise. Le cas n’était pas aussi grave que celui de Kevin Shields (My Bloody Valentine, l’Arlésienne du rock) mais de démission en rémission, on était prêts à classer le dossier Breeders sans suite.
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La première bonne nouvelle fut le EP Off You, parfaite mise en bouche sortie quelques semaines avant l’album Title TK. La chanson titre montrait un groupe réduit au strict minimum : une basse approximative, une guitare pratiquement inexistante et une voix de lendemain de cuite. Pourtant, c’est la mine réjouie que l’on remettait le morceau au début pour le réécouter une nouvelle fois.
Les dernières aventures musicales des Breeders remontaient à The Last Splash en 1993 et son single carnassier, l’hymne Canonball. A l’époque, cette album surproduit chassait sur les terres des Pixies pour renflouer le tiroir caisse. Opération parfaitement réussie tant le succès fut au rendez-vous, propulsant ces camionneuses en idoles improbables. Secrètement, on lui préférait à l’époque le discret P.O.D., sorti quelques années auparavant alors que Kim Deal pointait encore en tant que bassiste chez les Pixies. Aux cotés de Tanya Donelly (Throwing Muses, Belly), Kim Deal y démontrait une science du songwriting étonnante, minimale et habitée de bout en bout. Constamment sur le fil, ces demoiselles proposaient, avec leurs vignettes pop bas du front, une excellente alternative au phénomène riot grrrl qui sévissait à l’époque.
A l’écoute du nouveau Title Tk, on retrouve un peu ce qui faisait le charme de ce premier essai : après huit ans d’absence, sans ambitions et sans véritable enjeu, les Breeders ont retrouvé leur producteur fétiche, le génial Steve Albini, et cette atmosphère garage qui leur sied si bien. Construit sur deux-trois accords maximum, les nouvelles chansons des Breeders respirent l’humilité, donnent dans l’introspection et laissent la part belle aux voix meurtries de deux s’urs Deal. Il n’est pas question ici de bomber le torse pour jouer aux grandes s’urs punk mais plutôt de s’exiler loin du tumulte et de panser ses plaies. Et les deux s’urs Deal ne sont jamais aussi belles que dans ces moments là?
Pour vous en convaincre, lesinrocks.com vous propose de voir la vidéo de Huffer, extrait de Title Tk, qui démontre qu’en 2002, il faut encore compter sur les Breeders’
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