Après un passage remarqué lors du festival Les Femmes s’en Mêlent en mai dernier et un premier album Night on my side parfaitement maîtrisé, la jeune irlandaise Gemma Hayes s’offre en vidéo sur lesinrocks.com avec le clip de son single Let a good thing go.
Elle paraît discrète, effacée. Ses jolis yeux bleus, son faciès mélancolique et son apparente maigreur distillent un charme certain, loin des canons de beauté en vigueur. A voir ainsi Gemma Hayes prendre peu à peu d’assaut les magazines, on l’imaginait à la solde de quelques crapules de l’industrie musicale, l’obligeant à rejoindre ces Natalie, Sheryl, Alanis ou Meredith au panthéon de l’insignifiance. Mais Gemma est bien loin d’être une potiche.
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Night on my side, son premier album sorti en mai dernier, nous a dévoilé une jeune femme pétrie d’influences contradictoires. Un véritable cas de schizophrénie qui amène Gemma à tutoyer un folk poli et mélodiquement idéal tout en se frottant à des guitares aux dissonances épiques : d’un coté Joni Mitchell, de l’autre My Bloody Valentine. Un grand écart qui la dissocie bien vite de ses collègues avides de strass et de paillettes.
Irlandaise, Gemma Hayes a grandi dans le petit hameau de Ballyporeen dans la région de Tipperary, entourée de ses sept frères et s’urs. Une somme d’ennui, de frustrations et de déceptions conduiront Gemma à trouver refuge dans la musique. En montant à Dublin pour suivre des cours à l’université, sa guitare prendra rapidement le pas sur les études. Ecumant les clubs et bars étudiants, elle remporte un joli succès d’estime en se produisant seule. Très vite limitée par cette configuration, elle monte un groupe qui perturbe ses mélodies à coup de guitares abrasives. Une révélation.
Repérée par le label français Source, Gemma Hayes enregistre ce premier album sous la houlette du producteur Dave Fridman, bien connu pour ses productions tirées à quatre épingles chez Mercury Rev, Flaming Lips ou Mogwai mais qui reste ici étonnamment sobre, laissant la part belle aux climats mélancoliques de Gemma.
Si ce premier album ne montre pas encore toutes les capacités de la demoiselle, on sait déjà que Gemma Hayes a plus à voir avec des libertaires comme Lisa Germano, Kristin Hersh ou PJ Harvey qu’avec les allumeuses citées plus haut. Pour vous en convaincre, lesinrocks.com vous propose de découvrir le clip de Let a good thing go.
Avec l’aimable autorisation de Source
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