4 – 0 pour l’Allemagne ? Rien à foot, le Portugal a d’autres choses à dire. Exemple avec ce groupe qui mêle rock et kuduro avec une folie qu’on vous laisse découvrir.
« Abana ! Abana ! Abana ! » Traduit du portugais, comprenez quelque chose comme : « Secoue-toi ! Secoue-toi ! Secoue-toi ! » Voilà ce qu’on peut entendre sur Dombolo, qui figure sur le nouvel album de Throes + The Shine. Juste en dessous, le clip du morceau avec un skate, des ballons et des gens qui dansent au ralenti. C’est moins bien que d’embrasser une fille dans l’herbe un soir d’été, mais ça rend déjà très heureux.
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http://youtu.be/hpWLlnoCpOY
Portugal + Angola = <3
On n’avait pas pris une baffe comme ça depuis Buraka Som Sistema. Et ce n’est pas un hasard si les deux groupes sont portugais et entretiennent de sérieuses accointances avec l’Afrique : héritage d’un passé colonial douloureux, la musique dont il est ici question exorcise tout ça avec une frénésie sans pareil. Le kuduro. Soit une niche électronique née en Angola dans les années 90, et qui s’est vite propagée au Mozambique, au Cap-Vert, au Brésil… Bref, là où la langue portugaise est reine et prompte à inventer des genres.
Sorte de miami bass passée à la moulinette hip-hop, le kuduro s’inspire de tout ce qu’a produit la musique électronique depuis 30 ans. Sa singularité? La langue portugaise donc, mais aussi les percussions africaines, un soleil écrasant, et puis une danse beaucoup trop cool, qui donne envie de tout claquer pour profiter de la life en shakant son body. Ci-dessous, séance de révision avec un (déjà) classique de Buraka Som Sistema feat. M.I.A., Sound of Kuduro.
Kuduro + rock = la joie
Mais surtout : ne pas croire que Throes + The Shine est une pâle copie de Buraka Som Sistema. Placé dans un genre certes bien défini, ces Luso-Angolais ne sacrifient en rien une identité musicale unique actuellement, en ce que le groupe sait si bien marier kuduro et rock, inventant pour l’occasion ceci : le rockuduro ! Mot qui, presque littéralement, veut dire « rock dur » en portugais. Et c’est vrai que parfois, Throes + The Shine nous pète le crâne avec des grosses guitares bien débiles, pour juste après nous amadouer avec des arpèges d’amour à la Vampire Weekend (ces derniers ne s’inspirent-ils d’ailleurs pas de la musique africaine ? la réponse est oui).
Exemple donc avec le morceau Tuyeto Mukina, qu’on retrouve en ouverture de Mambos de Outros Tipos, le deuxième album de Throes + The Shine paru récemment (profitez-en pour l’écouter en intégralité dans le petit lecteur juste en dessous).
Un dernier mot sur l’excellent label sur lequel est signé Throes + The Shine. Il s’appelle Lovers & Lollypops, est basé à Porto (tout comme les membres de Throes + The Shine) et rassemble parmi les meilleurs groupes de la nouvelle scène portugaise : Long Way To Alaska, Memória de Peixe, Gonçalo… Ajoutez à cela des noms comme Best Youth, Nice Weather For Ducks, Noiserv ou encore Utter, et le Portugal continue de promettre quelques merveilles pour les années à venir.
Avant de partir, écoutez/voyez ça :
Plus d’infos sur Throes + The Shine sur leur page Facebook
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