Programme éclectique pour l’une des dernières journées du Festival de Jazz de Montréal. Ambiance club avec la venue de Norah Jones, recherches sonores avec le local André Lussier, et danse à gogo avec l’Ecossais Howie B.
Norah Jones est une fille superbe. Et en plus elle reprend des chansons de Hank Williams. Alors forcément, la moitié des types présents dans le Club Soda de Montréal ont tous songé un moment à l’épouser (peut-être même pire pour certains).
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Discrète, touchante, et bien calée dans les clous de son premier disque Come away with me, la fille de Ravi Shankar déroulait de façon très pro, voir parfois un peu trop, ses petits titres minutieusement exécutés et déjà bien installés depuis un bon paquet de mois au Billboard US (car malgré son petit air mutin, la gosse Norah est une énorme vendeuse de disques).
Bref, une performance très carrée, mais au final plutôt agréable, dans une atmosphère proche du recueillement. Car oui, le Québécois se recueille : et quand il ne le fait pas assez, le patron du Club Soda, aux aguets, vient lui rappeler fermement de causer un peu moins fort pour ne pas troubler la fragilité de l’instant.
Fragile, comme la performance de René Lussier au Musée d’Art Contemporain. Le musicien québécois, auteur du Trésor de la langue, influence souvent revendiquée de la bande de Sonic Youth, était venu entouré d’un petit groupe rapproché de musiciens bidouilleurs, pour une petit performance spéciale intitulée « La Boudine du 6 juillet » (après recherche, la boudine n’est pas la femelle du boudin).
Enchaînant les pièces improvisées et les figures stylistiques, Lussier livrait une performance curieuse mais passionnante, devant un public restreint, attentif aux élucubrations de l’histrion québécois, fondateur du label Ambiance magnétique.
Plus guincheuse que magnétique, l’ambiance du club Soda atteignait elle un mini-paroxysme tard dans la nuit. C’est la venue d’Howie B, convoqué derrière les platines, qui avait surmotivé les troupes d’élites de danse molle québécoise.
Éclectique et sûr de ses choix, l’Ecossais mélangeait l’électro fouineuse, la soul, le nu-jazz et la pop avec un goût sûr, visiblement enchanté d’être-là, et tout fier de sa petite escapade montréalaise. Ah on dansait, on dansait à Montréal, et on disait : « Oh oui ! Oh oui, Howie B ! » Mais malgré tout, Howie, personne ne voulait l’épouser, lui.
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