L’excellent festival de Jazz de Montréal a su ouvrir grand ses portes. Au milieu des barons du jazz se promènent des pointures rock et des as de la platine. Mercredi 3 juillet, c’est Marianne Faithfull qui montait sur scène.
À 55 ans et une histoire de dingue, Marianne Faithfull a tout l’avenir devant elle. Elle vient de sortir un excellent album, Kissin’Time, fait pas mal de shopping avec la sublime crevette Kate Moss, et projette d’aller faire un tour dans le Dorset à la fin de l’année, pour y enregistrer quatre chansons que Polly Jean Harvey a écrites pour elle. Et même si elle ne fait pas de jazz, et qu’elle déclare ne pas trop aimer ça au final, la voilà tête d’affiche du Festival de Jazz de Montréal. À bien y réfléchir, aller mieux tiendrait presque de la provocation.
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Voilà cinq ans que Marianne Faitfhull n’était pas revenue à Montréal. La dernière fois, c’était pour y présenter son spectacle hommage à Kurt Weill. Cette fois, c’était pour balader sur scène les petites compositions spéciales mises spécialement sur pied pour elles par une jolie brochette de songwriters : Beck, Billy Corgan, Jarvis Cocker et Etienne Daho, tous convoqués pour l’enregistrement de Kissin’Time.
Jonglant avec la classe, la déglingue et la désinvolture, la mère Marianne avait choisi de ne pas ressortir ses vieilles tambouilles : pas de Sister Morphine, ni d’As Tears Go By dans le track-listing. On entendrait que les petites miniatures offertes par ses fans trentenaires, du Nobody’s Fault de Beck Hansen jusqu’au superbe Pleasure Song, bouleversant hommage à Nico écrit par Daho.
Rigolote, à l’aise, elle plaisantait avec les Montréalais, se remettait un peu de rouge à lèvres, bravait les lois du pays en s’allumant une clope, et finissait par remarquer qu’elle avait donné la moitié de son concert la braguette ouverte, remontant alors sa fermeture éclair avec un naturel désopilant. Car quand on s’appelle Marianne Faithfull et qu’on a été touchée par la grâce (et par plein d’autres pensionnaires du panthéon du rock), on peut se permettre quasiment n’importe quoi. Comme de reprendre une chanson des vétérans Herman’s Hermits en avouant détester ce groupe, ou de convoquer en fin de concert des titres de John Lennon, Tom Waits ou Will Oldham alias Bonnie Prince Billy, dont Faithull livra une superbe version de King At Heart, enfin rangée sur l’étagère des classiques.
A suivre : Nitin Sahwney, Freeworm, People Under the Stairs, Aim, Howie B…
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