Vous avez loupé les morceaux, découvertes et tubes publiés quotidiennement par JD Beauvallet ? Hourra : ils sont tous ici.
Lundi 1er
Ryn Weaver // OctaHate
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On a raté une info cet été ? Lana Del Rey a démissionné de son poste de grande pythie de la mélancolie baba west-coast ? Elle a été mutée ? Azimutée ? Comment expliquer autrement la pluie de lettres de candidatures où les postulantes, voire les pustuleuses, se font plus Lana que Lana, minaudant à vide des chansons qui ne possèdent ni les épines, ni la grâce lugubre, ni les refrains accablant de l’Américaine ?
Loin de ce petit jeu des vanités et ambitions tocardes, la Californienne Ryn Weaver impressionne par le désordre, l’agitation mais aussi la suavité d’une musique toujours accrocheuse, produite en partie par le leader de Passion Pit. Il y a du Lana Del Rey dans cette morosité, cette langueur, cette façon de faire fredonner sous la menace ; mais une personnalité s’est déjà imposée, en quatre chansons seulement. West Coast, the place to be.
Mardi 02
Eyelid Kid // Sleeps Well On Knives
On reste en Californie, avec ce groupe avare en informations, mais visiblement pas par chochotterie : juste par refus de crâner dans une bio aux vérités déformées. Alors sur Facebook, le groupe répond aux questions de ceux qui sont tombés sous le charme, dangereux de leurs deux premières chansons, au psychédélisme léger, naïf, tiré du grand brouillard par un sens (sunshine) pop renforcé, par une étrange obsession pour la soul hippie des sixties. Quelques membres du groupe seraient étudiants en musicologie : on donne une très bonne note à leurs travaux appliqués.
Mercredi 03
Lail Arad // 1934 (A Song For Leonard Cohen)
Tristement, on avait perdu de vue Lail Arad après son doux et excentrique album Someone New. Mais l’Israelo-anglaise a visiblement continué de vivre à son envie : nomade, enregistrant ses nouvelles chansons sur la route, entre Genève et New York… C’est logiquement qu’elle rend ici, et jovialement, hommage à un autre grand voyageur, Leonard Cohen, à l’occasion de ses 80 ans… “I would have been your lover”, s’amuse-t- elle : un homme à femmes, encore et toujours.
Jeudi 04
LSA // Can’t Be Trusted
Des basses tyranniques, des boucles acides et des guitares stridentes, en explosions de couleurs : on se croirait revenu à cette époque où les FluoKids affolaient les ménagères de moins de 50 ans, où l’on guettait chaque nouveau post des Klaxons, où le nom de la scène explosive de Londres changeait de nom chaque semaine.
Parlera-t-on donc de new-wave-of-new-rave avec ces revivalistes inattendus d’un mouvement mort-né, mais qui reprend ici du poil à gratter de la bête, en une poignées d’hymnes déconneurs, tabasseurs, qui croient à la résurrection : après tout, le nom du groupe signifie Love Stays Alive.
http://youtu.be/k2bKZM9iUUQ
Vendredi 05
Flowers // Joanna
Ce n’est pas parce qu’on travaille au quotidien avec une Johanna formidable que l’on doit aimer toutes les chansons qui portent son nom. Mais quand même : de Scott Walker à Bob Dylan, la barre est haute.
Et ce ne sont pas les godelureaux anglais de Flowers – qui ne volent pas à hauteur de pâquerettes – qui vous nous contredire, avec leur Johanna aux airs mélancoliques, qui évoque de manière saisissante les oubliés Sundays. C’est dire la puissance de cette beauté produite par Bernard Butler, qui a tout ordonné, tamisé dans un luxe discret, pour donner à la voix de Rachel Kennedy espace et lumière.
Samedi 06
ATTU // We Are Ordinary People
“We are ordinary people”, mentent les Anglais d’ATTU, nom laid et clinique, digne de la COGIP, pour une électro-pop autrement plus humaine et colorée. Car ces Londoniens versent dans l’extraordinaire dès leur premier single, symphonie en plusieurs mouvements et autant d’atmosphères, merveilleusement accidentée, ambitieuse et imprévisible. On en ressort fourbu, mais rassasié, épanoui, heureux.
Dimanche 07
Pacific State // Coming Home
On a commencé la semaine, dans la paix troublée de la crooneuse Ryn Weaver, sur les bords du Pacifique. Pacific State, comme son nom ne l’indique pas, est un duo londonien, dont le nom est un hommage au Pacific State de 808 State – belle jeunesse, tiens.
Leur Coming Home, chanson de dimanche mais surtout pas du dimanche, sample avec toupet la mélodie éternelle du Wichita Lineman de Jimmy Webb, trésor de country dérangée, inquiète, où les cowboys filent un mauvais coton. Une mélodie idéale pour ce trip-hop traînant et en 16/9e pleine aux as de Dionne Warwick., où s’ébat scandaleusement la voix de Berri Farley, héritière.
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