Fort d’un deuxième album qui devrait enfin leur apporter la consécration et d’un passage attendu au Festival des Inrocks 2004, les Kings of Leon vous propose cette semaine le clip de leur single The Bucket, extrait de Aha Shake Heartbreak.
A l’époque de leur premier album, Youth & Young Manhood, nos oreilles passablement fatiguées par le revival rock qui n’en finissait plus de déferler sur nos côtes (White Stripes, Strokes, Yeah Yeah Yeahs, Hot Hot Heat, Datsuns etc) n’avaient pas accroché de suite au rock’n’roll passablement rupestre de la famille Followill.
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Avec leurs barbes de hippies, leurs t-shirts taille six ans et leurs pattes d’eph vieillis, on avait vite trouvé un raccourci journalistique qui évitait de trop s’impliquer : les Kings of Leon seraient les « Strokes de la campagne » : des Strokes un peu bouseux, originaire de Nashville, qui à l’inverse de leurs collègues de la Grosse Pomme aurait plus écouté le rock rural de John Fogerty et ses Creedence Clearwater Revival que les litanies droguées du Velvet Underground.
C’est en se penchant plus avidement sur ce premier album et également en découvrant le groupe live en première partie des Strokes à Paris que les paresseux que nous sommes avons mis nos comparaisons gamines aux placards. Pour de bon. A l’heure d’un second album que l’on attendait donc de pied ferme, les Kings of Leon ont rasé leur barbe et ont découvert grâce à leur nouveaux copains, les Coral, quelques grands noms du rock que leur jeune âge ne leur avait pas permis de découvrir avant (personne n’est parfait).
Et cela – moins de poil, plus de diversité – s’entend parfaitement sur Aha Shake Heartbreak. Tendu comme un arc, l’album confirme tout le talent abrasif de cette famille pas comme les autres qui, quand il s’agit de rock’n’roll, sait faire front commun pour lâcher des riffs tonitruants sur des rythmiques aux cordeaux. Au dessus de cette alchimie presque parfaite, la voix curieusement enroué de Caleb mène à nouveau le show avec grâce et énergie.
Le mal nommé Slow Night, So Long qui ouvre l’album fait se rencontrer dans un déluge de décibels le rock TGV du Wedding Present et la basse hautement mélodique de Peter Hook (Joy Division, New Order). The Bucket, single endiablé, lancé à toute berzingue par un « Ouh » rageur, donne envie de demander fissa la nationalité Américaine. Le prochain single sera très certainement le très mélodique Soft qui gagne haut la main le titre de meilleure chanson des Strokes. Velvet Snow, en fin de parcours, propulsé à des vitesses d’exécutions éreintantes, devrait provoquer lors de leurs concerts des pogos mémorables.
De gigantesques pogos, c’est bien ce qu’il risque d’arriver lors du festival des Inrocks, lorsque ces jeunots feront défiler leurs tubes devant un public français qui ne devrait pas y rester insensible. Si la date parisienne (le 7 novembre) est d’ores et déjà complète, il reste encore quelques places pour les concerts de Lille (le 6), à Nantes (le 8) et à Bordeaux (le 10). Les Kings of Leon seront accompagnés, pour toutes ces dates, par Radio 4, Bloc Party, Snow Patrol et Automato.
Avec l’aimable autorisation de BMG
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