On a longtemps gardé de l’Avenue A le souvenir d’une frontière passablement sauvage. Puis, les dealers cédérent la place aux promoteurs immobiliers, tandis que les jardins communautaires voyaient pousser d’étranges monuments ornés de trésors récupérés dans les greniers. De ces édifices à la gloire du bric bluffant et du broc ébahissant, Avenue A (pseudonyme de […]
On a longtemps gardé de l’Avenue A le souvenir d’une frontière passablement sauvage. Puis, les dealers cédérent la place aux promoteurs immobiliers, tandis que les jardins communautaires voyaient pousser d’étranges monuments ornés de trésors récupérés dans les greniers. De ces édifices à la gloire du bric bluffant et du broc ébahissant, Avenue A (pseudonyme de Mark Pember, bassiste et ancien punk) vient d’inventer un équivalent musical aussi grisant que schizophrène. Ici, le 96 Tears de Question Mark & The Mysterians défie au jerk le Tiger de Brian Auger and The Trinity, le Where it’s at de Beck se tourne les pouces (End of you) tandis que les B 52 s font tourner en bourrique la Planete claire. Car la grande ambition d’Avenue A, projet polyglotte, c’est de réconcilier langues mortes et rythmes follement vivants. D’où ce disque de Babel, où la guitare parle couramment le Richie Blackmore circa Smoke on the water (Deliverance), où l’orgue cause le Ray Manzarek sans accent (Run cold) et où la section rythmique est championne d’éloquence soul.
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