l’Italien Salvatore Sciarrino subjugue par les vertus quasi surnaturelles d’une musique où il ne faut craindre de tendre l’oreille. Dans ce nouveau “Pays des Merveilles” à la Lewis Carroll, le passé, comme souvent chez les Italiens, est un miroir déformé où se mire le présent ; ainsi Sciarrino n’hésite-t’il pas ici à faire précéder son […]
l’Italien Salvatore Sciarrino subjugue par les vertus quasi surnaturelles d’une musique où il ne faut craindre de tendre l’oreille. Dans ce nouveau « Pays des Merveilles » à la Lewis Carroll, le passé, comme souvent chez les Italiens, est un miroir déformé où se mire le présent ; ainsi Sciarrino n’hésite-t’il pas ici à faire précéder son Infinito nero par le Voci sottovetro (les voix à travers le verre), quatre madrigaux de Carlo Gesualdo (1544-1595). Ensuite se développe l’halluciné Infinito nero, conçu en 1998 sur le texte d’un mystique du 16ème siècle, dont les paroles « sortaient comme d’une mitraillette » (Sciarrino), où le musicien crée un chant captivant, au bord du vide, entre rêve et réalité, avec la voix indicible de la mezzo-soprano Sonia Turchetta. Fragmentaire jusqu’à l’inaudible, inquiète, elle dilate et spatialise l’écoute à la manière des esprits malins qui frappent la Juliette des esprits de Fellini.
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