Actuellement au travail pour l’enregistrement de leur deuxième album, les Français d’Aline ont fait appel à Stephen Street, producteur connu pour ses travaux avec Blur, les Smiths et Morrissey. Rencontre à Bruxelles.
Romain, pourquoi avoir choisi Stephen Street comme producteur ?
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Romain Guerret – Quand il a été question de réaliser le nouveau disque, on a fait la liste des producteurs avec lesquels on avait envie de travailler. Comme un fantasme, on a mis le nom de Stephen Street. Sans y croire on lui a envoyé un message… et ça a marché. C’était comme réaliser un rêve de jeunesse. Ce qu’il avait fait sur les disques des Smiths, de Blur ou de Morrissey avait été très important pour nous.
Stephen, qu’est-ce qui a motivé votre décision de produire le disque ?
Stephen Street – Lorsque j’ai reçu leur demande, je ne connaissais pas Aline. J’ai écouté leur premier album et ce que j’ai entendu m’a beaucoup plu. Bien sûr, il y avait un côté anglais dans leur musique. Mais ça n’est pas tout. Quand j’ai commencé à travailler dans la musique, j’aimais le fait que les groupes dits “alternatifs” puissent aussi sortir des tubes. Les Smiths et Echo & The Bunnymen faisaient ça. Aujourd’hui, j’ai l’impression que les groupes indépendants ne s’autorisent plus cette écriture-là, que c’est presque honteux pour eux d’écrire un hit. Chez Aline, j’aime bien cette façon de faire de la pop indé sans se refuser d’écrire des chansons séduisantes pour autant.
Comment se passent les journées ici ?
Stephen – On commence à 10 heures et on travaille au moins douze heures. Je n’aime pas travailler tard dans la nuit car mon expérience m’a montré qu’il en ressortait rarement quoi que ce soit de valable. On est concentrés, rigoureux. Le soir, bien sûr, on va boire quelques pintes dans le bar à côté. Je les ai emmenés voir le foot à Londres le week-end dernier et mon équipe, Queens Park Rangers, a gagné. J’ai dit que je les emmènerais avec moi à chaque fois maintenant.
Romain – Stephen a une vraie méthode à l’anglaise : on travaille beaucoup, on respecte les horaires, on a enregistré treize chansons en neuf jours. Le studio ICP permet cette implication totale : on passe nos journées ici et on dort tous dans des chambres individuelles de l’autre côté du bâtiment. On mange super bien aussi…
Dans quelle direction souhaitiez-vous partir pour ce nouveau disque ?
On a essayé de faire évoluer notre musique, de s’autoriser des choses qu’on n’avait pas voulu faire avant. On a voulu assouplir la charte Aline : le premier album, c’était guitare-basse-batterie. Cette fois, on a eu envie de mettre un peu plus de claviers, un peu plus d’air. C’est un disque beaucoup plus produit, avec davantage de couleurs, davantage de styles abordés. Mais on ne voulait surtout pas sonner comme Blur ou les Smiths. On voulait que Stephen prenne l’ADN du groupe et le transcende.
Lui avez-vous expliqué les textes de vos chansons ?
On a pris soin de traduire les paroles afin que Stephen puisse comprendre notre propos, nos intentions. Cette fois, j’ai voulu que les thématiques soient moins autobiographiques, moins autocentrées. Il y a une chanson sur Satan, une sur la guerre, une sur un couple qui se délite. Il y en a une sur ces Européens qui s’exilent à Los Angeles dès qu’ils sont un peu connus, une autre sur l’astrologie, ou encore une sur ma vision de Paris. C’est une ville où l’on vient souvent pour le travail, où l’on sort beaucoup, mais ce n’est pas chez nous. On vit encore tous à Marseille.
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