Dans une tribune publiée dans le JDD, le spécialiste de l’islam, Abdennour Bidar, appelle à resserrer nos liens durant cette épreuve tragique.
« Essayons, en parlant au maximum entre nous, da,s la rue et sur les réseaux sociaux, de nous avertir mutuellement de ces mécanismes par lesquels on veut briser notre unité, notre résistance, notre fraternité. » Tels sont les mots du philosophe et spécialiste de l’islam Abdennour Bidar dans une tribune intitulée « Resserons nos liens ! », dans les colonnes du Journal du dimanche de ce 15 novembre.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
« Rassembler et organiser les volontés d’engagement »
Aux attaques terroristes, le philosophe répond par le rassemblement et l’engagement. « Il y a énormément de gens que ces attentats ont révulsés, indique-t-il, et qui maintenant sont animés d’une vraie détermination ». Mais il faut prendre garde à ne pas gâcher cette détermination, ajoute-t-il :
« Mais ils risquent de ne pas savoir à qui s’adresser, ni où aller. Or on ne peut pas se permettre de laisser ces bonnes volontés à leur solitude et à leur éparpillement ! »
Il appelle donc toutes les associations à pousser les gens à les rejoindre, à s’engager, à se rassembler « sur chaque grande place de quartier, d’arrondissement, de commune » afin que « les gens se rencontrent ». Il les enjoint à mobiliser partout où cela est possible, sur Internet comme dans la rue. Et ce dans les plus brefs délais :
« Agir vite, c’est créer les conditions concrètes d’une mobilisation objective, et pour cela donner aux gens les moyens de se rencontrer, en multipliant sur Internet, les réseaux sociaux, les plates-formes d’échange entre associations et bonnes volontés, et dans les mairies, sur les places, des dates et des horaires de rendez-vous citoyens pour rassembler et organiser les volontés d’engagement. »
« Nous sommes mis au défi de notre devise ‘liberté, égalité, fraternité' »
Cette réponse, Abdennour Bidar l’explique par ce qui motive les terroristes : ils cherchent à nous diviser. S’ils avaient visé la liberté d’expression lors des attentats de janvier, cette fois-ci, ils « veulent nous empêcher de nous rassembler autour d’un symbole, comme ce fut le cas autour de ‘Je suis Charlie' ».
En attaquant dans plusieurs lieux de Paris en quelques heures, Daech affirme que les terroristes visaient cette fois-ci la « perversion » de la culture européenne, incarnée par ces lieux de fêtes, de détente et de sport. Difficile, donc, de se réunir sous une même bannière, comme ce fut le cas en janvier. Et pourtant, certains symboles se sont bel et bien imposés sur les réseaux sociaux, comme le slogan « Pray for Paris » ou le logo traditionnel de la paix dans lequel est dessinée une Tour Eiffel.
Pour le philosophe, nous devons « réparer toutes les fractures sociales et culturelles qui nous divisent, et que la barbarie voudrait pouvoir exploiter, aggraver, pour faire éclater notre société » car « nous sommes mis au défi de vivre à la hauteur de notre devise ‘liberté, égalité, fraternité' ».
L’auteur de la « Lettre ouverte au monde musulman » en octobre 2014 termine sa tribune par un appel aux musulmans de France :
« Les musulmans de notre pays sont avant tout des citoyens, des membres de notre société. C’est donc d’abord en tant que tels que, comme les tous les autres, ils doivent participer à la mobilisation nationale. »
{"type":"Banniere-Basse"}