L’enquête concernant les tueries de Paris et Saint-Denis vendredi soir s’éclaircit petit-à-petit. Sept terroristes sont morts lors des attaques tandis qu’un ou plusieurs pourraient toujours être en fuite. Tous les suspects identifiés sont de nationalité française.
Depuis les tragiques attentats qui ont touché Paris et Saint-Denis vendredi 13 novembre, l’enquête progresse, et les informations s’accumulent sur les auteurs des attentats qui ont fait au moins 132 morts et plusieurs centaines de blessés. Dès samedi soir, le procureur de la République François Molins parlait de la présence de 3 équipes distinctes : deux à Paris et une à Saint-Denis, aux abords du Stade de France.
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L’équipe du Bataclan (3 personnes)
Pour l’instant, il semblerait que trois personnes constituent la première équipe qui a ouvert le feu puis pris en otages des centaines de personnes dans la salle du Bataclan (Paris XIe). Ces trois personnes sont arrivées au Bataclan dans une Polo de couleur noire à 21h49.
Ces trois personnes n’ont pas survécu: deux se se font sauter avec des explosifs, la troisième a été abattue par la police. Le premier terroriste, identifié grâce aux traces papillaires prélevées sur un de ses doigts s’appellait Ismaël Omar Mostefaï. 29 ans, originaire de l’Essonne, il vivait à Chartres. Depuis 2010, il était surveillé au moyen d’une fiche S pour son risque de radicalisation. Il aurait effectué un séjour en Syrie entre l’automne 2013 et le printemps 2014.
Le deuxième kamikaze du Bataclan identifié se nomme Samy Amimour, né le 15 octobre 1987 à Paris et originaire de Drancy. Il est connu de la justice anti-terroriste pour avoir été mis en examen le 19 octobre 2012 pour association de malfaiteurs terroriste (projet de départ avorté vers le Yémen) et placé sous contrôle judiciaire. Il est apparu en violation de son contrôle judiciaire à l’automne 2013 et un mandat d’arrêt international avait été délivré. Trois personnes de son entourage familial se trouvent en garde à vue depuis ce matin. Nous ne savons rien du troisième terroriste.
L’équipe du Stade de France (3 personnes)
Trois kamikazes ont tenté de se rendre au Stade de France vendredi soir alors que se déroulait le match de football opposant la France à l’Allemagne. Ils se sont faits exploser entre 21h20 et 21h53. Un suspect a été identifié avec certitude, il s’agit de Bilal Hadfi, Français né le 22 janvier 1995 qui vivait en Belgique. Il avait combattu en Syrie avec l’Etat islamique, selon une source européenne de renseignement citée par le Washington Post.
Le deuxième homme qui portait un faux passeport syrien, serait né le 10 septembre 1990. Il s’agirait de Ahmad Al-Mohammad. Selon le site de France Télévisions, citant un communiqué du procureur de la république, les empreintes relevées après les attaques correspondent à celles enregistrées en Grèce, sur l’île de Leros. Le passeport retrouvé à côté du corps d’un des kamikazes ne porte pas son nom, mais la photo lui correspond.
Les autorités grecques ont fait savoir que cet homme avait traversé l’île de Leros le 3 octobre après être passé par la Turquie. Il est ensuite entré en Serbie par le poste-frontière de Presevo, où il a fait sa demande d’asile, avant de rejoindre le camp croate d’Opatovac le 8 octobre puis de partir pour la Hongrie. La ministre de la justice Christiane Taubira a toutefois indiqué dimanche que ce passeport était un faux, infirmant la connexion entre le passeport syrien et le terroriste. L’identité du troisième terroriste n’a pour l’instant pas été révélée.
L’équipe des bars des Xe et XIe arrondissements (au moins 2 personnes)
C’est peut-être l’équipe où règne le plus de mystères encore. Deux personnes au moins ont mené à partir de 21h25 une véritable expédition punitive à bord d’un Seat. Ils ont commencé par se rendre au bar Le Carillon et au restaurant Le Petit Cambodge (Paris Xe). Ils ont été vus à 21h32 au Café La Bonne Bière (Paris Xe) puis à La Belle Equipe (Paris XIe) à 21h36. La Seat a été retrouvée dimanche à Montreuil, mais ni l’identité ni la localisation actuelle de ses occupants n’est connue.
Sans qu’on sache s’il a participé aux attaques terroristes, Salah Abdelsam est activement recherché par la police. Ce Français né le 15 septembre 1989 à Bruxelles est le loueur de la Polo noire du Bataclan. On ignore le rôle qu’il a joué lors des attaques de vendredi soir. Il a été contrôlé samedi matin dans une Golf noire par la police française à Cambrai (Nord) dans le cadre des contrôles renforcés aux frontières, mais il n’a pas été interpellé, pas plus que les deux autres passagers de sa voiture: il n’était pas fiché et les enquêteurs n’étaient pas encore sur sa trace. Plus tard quand les soupçons se sont porté sur lui, les policiers belges ont retrouvé la Golf noire à Molenbeek-Saint-Jean, mais le Belge de 26 ans n’était plus à l’intérieur.
[AppelàTémoin] La #PJ recherche 1 individu susceptible d’être impliqué ds les attentats du 13/11/2015 #ParisAttackspic.twitter.com/Gpr4MY1I53
— Police Nationale (@PNationale) 15 Novembre 2015
Ibrahim Abdeslam, Français né le 30 juillet 1984 à Bruxelles était le grand frère de Salah Abdeslam. Il s’est fait exploser à 21 h 43 devant la brasserie Comptoir Voltaire. On ignore s’il était à bord de la Seat avec la troisième équipe, mais c’est lui qui l’avait louée en Belgique. Un éventuel troisième homme, dont l’existence n’a pas été confirmée, se trouverait peut-être dans la nature.
Incertitudes
D’autres personnes sont suspectées sans que l’on sache si elles sont directement rattachées à l’une des trois équipes mentionnées.
Parmi elles, le troisième des frères Abdeslam qui a été interpellé samedi en Belgique, les policiers l’ayant pris pour Salah, le loueur de la Polo. Sa garde à vue a été prolongée dimanche, mais on ignore s’il est impliqué dans les attaques. Deux personnes se trouvaient également dans la voiture de Salah Abdelsam lors du contrôle routier de Cambrai. Elles ont ensuite été arrêtés et mis en garde à vue par la police belge à Molenbeek-Saint-Jean. On ignore tout de leur implication pour le moment.
Le père et le frère d’Ismaël Omar Moustefaï, dont les implications n’ont pas non plus été confirmées ont été placés en garde à vue dans le cadre de vérifications de routine. Le frère d’Ismaël Omar Moustefaï s’est présenté spontanément à la police dans la journée de samedi.
Enfin il reste Abdelhamid Abbaoud, toujours dans la nature. L’homme, originaire de Molenbeek près de Bruxelles, est le cerveau présumé de la cellule de Verviers démantelée en Belgique, en janvier dernier. Combattant actuellement en Syrie, il est soupçonné d’avoir endoctriné les frères Abdeslam. La police belge estime qu’il a été impliqué dans l’élaboration des attentats de Paris. Abbaoud et Abdeslam ont commis ensemble divers actes délictueux à Bruxelles en 2010 et 2011.
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