Les pistes menant au cerveau des attentats qui ont frappé Paris et Saint-Denis le 13 novembre se resserrent autour du Belge Abdelhamid Abaaoud, si l’on en croit plusieurs médias européens, ce lundi matin.
Selon RTL, Abdelhamid Abaaoud, 27 ans, avec qui les kamikazes étaient en relation, serait l’un des bourreaux les plus actifs de Daesh en Syrie. La radio explique que ce serait bien lui qui aurait supervisé l’opération macabre de Paris. Ce Belge d’origine marocaine, venant du quartier maintenant fameux de Molenbeek, porte le nom de guerre Abou Omar Soussi.
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L’homme n’est pas inconnu de la justice française. En août dernier, Reda H. avait été arrêté après son retour de Syrie. Devant le juge Marc Trévidic, l’homme qui a résidé à Raqqa (la capitale de Daesh) explique avoir été entraîné pour commettre un attentat dans une salle de concert en France. Comme le rapporte l’Obs, Trévidic avait indiqué :
« On lui avait demandé de faire un attentat dans un concert de rock, précisément. Arrêté avant de passer à l’action, il a expliqué qu’en réalité, il n’était pas d’accord avec ce projet. Mais il avait suivi l’entrainement syrien et présentait un profil intéressant pour ses commanditaires : un passeport français, une connaissance du terrain… Cet homme est aujourd’hui incarcéré. »
Reda H. avait alors donné le nom d’Abdelhamid Abaaoud comme celui du commanditaire de cette attaque.
Activement recherché depuis plusieurs mois
Selon le média flamand De Standaard, il serait une connaissance de l’un des frères Abdelsam (dont l’un est mort au Bataclan, l’autre en garde à vue et le troisième toujours recherché par la police). Les deux hommes ont été incarcérés ensemble en 2010 en Belgique pour des affaires de braquages, rapporte Le Monde.
Abdelhamid Abaaoud est activement recherché depuis plusieurs mois par les services de renseignements européens. Il aurait notamment été le chef et le pourvoyeur de fonds d’une cellule démantelée en Belgique en janvier dernier, explique L’Obs.
On retrouve sa trace dans plusieurs vidéos, comme en février 2014 où il déclare : « Toute ma vie, j’ai vu le sang des musulmans couler. Je prie pour qu’Allah casse le dos de ceux qui s’opposent à lui (…) et qu’il les extermine. » Dans une autre vidéo diffusée un mois plus tard, il s’adressait à la caméra, au volant d’un véhicule qui tirait des cadavres mutilés vers une fosse commune.
Interview au magazine de Daesh en février 2015
Le média américain Vocativ a également rappelé que l’homme était apparu dans une interview donnée en février au magazine Dabiq, l’organe de communication de Daesh, où il expliquait en détail l’attentat raté (qui avait fait deux morts du commando) de Verviers en Belgique en janvier 2015. Il a été condamné, en son absence, à 20 ans de prison en juillet à Bruxelles, dans un procès sur les filières de recrutement de jihadistes belges pour la Syrie. Son nom apparaît aussi dans de nombreux autres dossiers comme l’attentat avorté contre une église de Villejuif, le 19 avril 2015 ou encore l’attaque du Thalys, le 21 août. Il était aussi en contact avec Mehdi Nemmouche, le tueur du Musée juif de Bruxelles, le 24 mai 2014.
Suspecté d'être le commanditaire des attentats de Paris,Abu Omar est sans doute le jihadiste belge le connu de Syrie pic.twitter.com/mG3hzStucT
— David Thomson (@_DavidThomson) 16 Novembre 2015
Il avait fait la une des journaux belges dès 2014, après avoir enlevé son propre frère Younès, emmené en Syrie alors qu’il était âgé de 13 ans, et qui a été surnommé « le plus jeune jihadiste du monde » par certains médias. Leur père, Omar Abaaoud, sans nouvelles de ses deux fils, s’est porté partie civile contre son aîné.
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