Les séries US invitent souvent la pop-culture en caméos tordants. Et la France ?
Récemment, les Simpson rencontraient Sigur Rós en Islande, pour un de ces nombreux épisodes où Matt Groening ricane avec tendresse de ses groupes préférés, en les invitant malgré eux, des Ramones aux Smashing Pumpkins, de Johnny Cash à Sonic Youth, de Yo La Tengo aux B-52’s… Les séries américaines, par références appuyées ou caméos subtils, ont toujours mis en scène la pop-culture, de Nate pleurant, dans Six Feet under, la mort de Kurt Cobain, à South Park conviant en toute absurdité The Cure, Joe Strummer ou Radiohead.
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Dans la lignée du monstreux Tenacious D avec Jack Black, la trop méconnue série Flight of the Conchords met en scène un duo venu de Nouvelle-Zélande pour percer dans la pop new-yorkaise et prêt à toutes les bassesses, les renoncements et les retournements de vestes pour obéir aux plans foireux d’un manager hilarant. Mais la série la plus référencée reste la très satirique Portlandia, dont l’héroïne s’appelle Portland, Oregon, bouillon agité de culture alternative, moquée de l’intérieur par des musicien(ne)s souvent locaux, de Sleater-Kinney aux Shins, de St. Vincent à Jack White, de Johnny Marr à Joanna Newsom (épisode tordant où elle tente de faire entrer sa harpe dans une Ford Focus). En France, la pop-culture s’appelle variété, c’est notre fonds commun de culture.
Plutôt que de détourner une chanson de Bashung ou Phoenix, nos séries préféreront toujours jouer safe en recyclant un vieux Cloclo des familles – voire se payer un pastiche/hommage à Patrick Sébastien. Seul le cinéma réussit parfois ces intrusions absurdes mais fichtrement personnelles de la pop-culture dans ses cadres stricts : d’un extrême à l’autre, des cinéastes gourmands de références anglosaxonnes, comme Alain Chabat ou Olivier Assayas, ont offert le premier rôle à leur discothèque intime. On ne pensait jamais associer un jour les deux noms dans la même phrase.
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