Animatrice d’un nouveau magazine de débats citoyens sur France Ô, Flash Talk, Valérie Brochard apporte un vent frais dans les émissions politiques compassées.
Depuis la rentrée, Valérie Brochard anime sur France Ô une émission qui renouvelle à la télé le débat public, Flash Talk. “Il y a beaucoup trop d’experts à la télé, et je reste persuadée qu’on a tous notre mot à dire”, assure-t-elle à propos de ce rendez-vous bimensuel inédit tourné dans un lieu public où les spectateurs présents sont encouragés à se confronter à trois experts.
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Avec son coanimateur Raphäl Yem, de MTV, elle souhaite “briser la barrière entre invités et public silencieux”. Pour elle, Flash Talk est “un programme qui manque à l’offre télévisuelle aujourd’hui”, dans lequel la parole du spectateur est mise au même niveau que celle de l’expert.
D’ailleurs, pas de scène ni de gradins, ici. Pas question non plus de se contenter d’afficher quelques tweets en réactions à l’émission puis de les oublier. Dans Flash Talk, les réseaux sociaux alimentent réellement le débat.
Un public peu nombreux mais réactif
Enregistrées à la Maison de la radio, les deux premières émissions étaient consacrées à l’(in)utilité des diplômes et à l’uberisation de la société, avec un public peu nombreux mais réactif face à la rhétorique bien huilée d’un Alain Finkielkraut, d’une Laurence Parisot ou d’un Gérard Filoche.
La troisième émission, elle, avait lieu à l’université Paris-VIII : Valérie Brochard et Raphäl Yem se demandaient si on n’en faisait pas trop sur l’écologie. Il faut croire que l’émission gagne en notoriété car le tournage du quatrième numéro, consacré au féminisme, a dû s’arrêter momentanément à la suite de l’agression d’une journaliste du Figaro invitée ce jour-là.
“Oh putain vos gueules, sérieux !”
En 2014, Valérie Brochard s’est fait un nom sur le net avec une vidéo vue plus de 100 000 fois, où on l’entend crier “Oh putain vos gueules, sérieux !”, alors qu’elle enregistrait une voix off sur l’adoption d’un statut juridique pour les beaux-parents. “Je m’y reprends pour la quatrième fois à cause du match de foot en fond, et on est à deux minutes du JT en direct, se défend-elle. Donc je hurle et tout le monde explose de rire, moi la première.”
Convoquée dans le bureau de Gérard Leclerc, le patron de La Chaîne parlementaire où elle travaillait à l’époque, elle reçoit même un appel de Cyril Hanouna, lui demandant de passer dans son émission, Touche pas à mon poste !
Outre le magazine Zemmour & Naulleau qu’elle arbitre sur Paris Première, Médiapol, son émission préférée, n’a pas été renouvelée cette saison sur LCP. Les dirigeants de la chaîne ont craint qu’elle n’ait pas le temps de tout gérer. “Elle a besoin de travailler et de vraiment s’impliquer sur tous ses sujets”, confirme son collègue Thibaud Le Floch. Pour préparer chaque émission, elle lit tout de la presse française et étrangère. Une nouvelle flèche d’un journalisme direct, ouvert, dialectique. Un flash.
Flash Talk dimanche 29, 18 h 55, France Ô
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