Trois Lyonnais à la pop en apesanteur.
“Dans l’espace, personne ne vous entend crier”, proclamait l’affiche d’Alien. Dans l’espace, personne ne voit votre âge, ajoutent les deux de Cosmos 70. Deux plus un, puisque le duo évolue désormais avec un vidéaste qui livre les images qu’attendait leur musique toute cinématographique. Intemporelle, cette electro traverse le temps et doit autant aux planeries synthétiques des années 1970 qu’à l’electronica de la fin des années 1990. Bien que leur nom et certains morceaux pourraient laisser croire que Didier Blancher et Michel Robiche ne sont que de vulgaires pompes à Air, Cosmos 70 voit au-delà des frontières et préfère rendre malléables les textures complexes utilisées par Boards Of Canada ou Plaid. Les Lyonnais parviennent à fluidifier de somptueuses nappes synthétiques (Joan), tirant le meilleur des claviers analogiques comme des outils numériques. L’exil dans le cosmos se vit comme un retour à une virginité toute enfantine (The Hole) pour une grande BO futuriste jamais oppressante et qui évite le bourbier trip-hop. A la terre, ces gars préfèrent l’air mais, surtout, leur belle aire libre.