Chaque semaine, le meilleur des expos art contemporain, à Paris et en province.
Leonor Antunes
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Si l’on sait de Leonor Antunes qu’elle est née en 1972 à Lisbonne, ses œuvres, elles, échappent à toute origine assignable. En liège, cuir, laiton ou cordage, ses suspensions monumentales nous enveloppent et nous interrogent. On perçoit un héritage lointain du modernisme, de ses formes géométriques et de son flirt avec le design et l’architecture : les travaux textiles d’Anni Albers par exemple, artiste affiliée au Bauhaus, ou encore les sculptures modulables de la brésilienne Lygia Clark. Mais dans le même temps, ses œuvres se présentent aussi comme une variation autour de la même séquence de base, et semblent s’être auto-générées, à mi-chemin entre la croissance organique d’un végétal et l’algorithme mathématique. Après une exposition au New Museum à New York l’été dernier, les 1500 m2 de la nef du CAPC de Bordeaux accueillera une série de nouvelles pièces spécialement conçues pour le lieu.
Jusqu’au 17 avril au CAPC à Bordeaux
Michel Majerus
A quoi aurait ressemblé le pop art si internet avait déjà existé dans les 60s ? La réponse se trouve peut-être dans la peinture luxembourgeois Michel Majerus, né en 1967 et disparu trop vite en 2002 lors d’un crash d’avion. En 2012, sa première rétrospective au CAPC de Bordeaux (décidément à l’honneur cette semaine) nous jetait en pleine face sa débauche de couleurs franches et d’imagerie trouvée sur le net jetée en pâture au visiteur, déboulonnant toute idée de hiérarchie, de centre ou de perspective Une approche décomplexée de la peinture qui se prolongeait d’ailleurs avec une gigantesque rampe de skateboard au titre tristement programmatique, « if you are dead, so it is ». Le travail trop rare de cet enfant du siècle sera présenté pour la première fois dans la capitale à la galerie Max Hetzler, enclenchant, espérons-le, le processus de sa (re)découverte future.
Jusqu’au 30 janvier à la galerie Max Hetzler à Paris
Paris Photo, réouverture
Suite aux événements tragiques du 13 novembre, la 19e édition de Paris Photo au Grand Palais s’était vue contrainte de fermer ses portes, après deux jours d’ouvertures seulement. 30 000 visiteurs étaient attendus pour le weekend. Décidés à ne pas se laisser abattre, une trentaine de galeries parisiennes ont décidé d’ouvrir leurs portes ce weekend, les 28 et 29 novembre, et de reconstituer tout ou une partie de leurs accrochages de Paris Photo. Une initiative soutenue par Paris Photo, qui a décidé de relayer l’information à la presse et aux collectionneurs. « Une forme de résistance », a souligné Florence Bourgeois la directrice de la foire.
Les 28-29 novembre dans les galeries parisiennes participantes
Salvatore Emblema
Tout au long de sa vie, l’italien Salvatore Emblema, né en 1929 et disparu en 2006, aura développé d’inépuisables variations autour d’une peinture abstraite de type colorfield. Entretenant une parenté indéniable avec les recherches spatiales de Mark Rothko, dont il visita le studio lors d’un séjour décisif en Amérique, ses œuvres remplacent la toile classique par la toile de jute. Laissée apparente, la surface rugueuse de celle-ci absorbe la couleur jusqu’à la limite de la dissolution. Comme son compatriote Lucio Fontana, qui pour sa part lacérait la surface de ses toiles, Emblema cherchait à déconstruire tout pouvoir illusionniste de la toile. Dans les années 1970, cette recherche le fera évoluer vers des compositions murales en fer, des grilles accrochées au mur oscillant entre sculpture et peinture, et se tenant, comme ses précédentes séries, au seuil de la disparition : à l’endroit même où présence et absence s’indéterminent.
Jusqu’au 15 janvier à la galerie Bugada & Cargnel à Paris
« Histoires parallèles »
Alors qu’à l’approche des régionales, les Fonds Régionaux d’Art Contemporain sont, comme à l’accoutumée, en ligne de mire des attaques du FN, il peut être salvateur d’aller se rendre compte de la qualité du travail effectué dans ces lieux prospecteurs. Par exemple, en se rendant au FRAC Provence Alpes-Côtes d’Azur. Installé dans un bâtiment flambant neuf construit par I’agence d’architecture Kengo Kuma à l’occasion de Marseille-Provence capitale de la culture 2013, la structure accueille actuellement une exposition collective intitulée « Histoires parallèles ». Au programme, les acquisitions des quinze dernières années du FRAC rassemblées en collaboration avec les étudiants des écoles d’art de l’ENSP et de l’ENS de Lyon, où l’on retrouvera notamment les œuvres de Scoli Acosta, Davide Balula, Yto Barrada, Jordi Colomer ou encore Evariste Richer.
Jusqu’au 7 février au Fond Régional d’Art Contemporain Provence Alpes-Côtes d’Azur à Marseille
{"type":"Banniere-Basse"}