Takk, quatrième album de nos islandais préférés, est à découvrir sur lesinrocks.com quelques jours avant sa sortie (prévue le 12 septembre) avec l’envoûtant clip du single Glosoli (en exclusivité) et un titre en écoute.
A une autre époque – en 1973 – les vendeurs de chaînes hi fi dernier cri avaient une arme secrète : Dark Side of The Moon, l’album le plus surestimé de Pink Floyd, dont la production tout bonnement ahurissante pour l’époque (ah ! ces bruits de caisse enregistreuse sur le bien nommé Money?) ont fait croire à des millions de gogos qu’il leur fallait s’endetter au lieu de se nettoyer les oreilles.
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Aujourd’hui, on irait bien conseiller aux vendeurs de grandes surfaces d’utiliser Takk, le quatrième album des Islandais de Sigur Rós comme appât pour refourguer des micro chaînes à clapet ou les tout nouveau lecteurs MP3. Déjà parce que nos samedis après-midi à forte teneur consumériste se passerait au son d’un groupe essentiel plutôt qu’à celui du dernier tube Star Ac’, mais surtout parce que Takk est effectivement une pure merveille sonique, un truc à rendre cinglé les amateurs de nappes de guitares en fusion comme les fans d’ambiant halluciné.
Comme la qualité sonore d’une uvre ne saurait justifier son intérêt (suivez mon regard vers le haut de cet article), on ne s’appesantira pas plus longtemps sur cet état de fait. D’autant plus que Takk présente bien d’autres intérêts, notamment celui d’aligner quelques-unes des plus belles chansons du groupe. Après avoir écrit les plages les plus expérimentales de sa carrière (l’Oratorio Odin’s Raven Magic, la B.O. du documentaire Hlemmur?), le groupe s’est en effet entêté à écrire des chansons qui flirtent plus officiellement avec la pop, sans pour autant perdre toutes les spécificités qui ont fait la réputation du groupe.
Perle mélodique (Hoppi?polla), rêveries brumeuses (Se? Lest), fanfare bucolique (Heysa?tan) ? et parfois un peu de tout ça réuni – les morceaux de Takk affichent tout du long de saines ambitions de partage. Et ce n’est pas le titre de cet album qui contredira cela : Takk – Merci en Islandais – témoigne une fois pour toutes que sur cette île volcanique au paysage décharné et au climat d’une rudesse rare, la chaleur humaine est une question de survie.
Et c’est d’ailleurs la langue islandaise qui prédomine pour la première fois sur Takk, une nouveauté pour Jonsi Thor Birgisson, chanteur du groupe, qui chantait autrefois dans un langage qu’il avait lui-même créé, le Hopeland. Si pour nous, auditeurs français, cette donnée ne change pas radicalement l’écoute, imaginez le choc pour l’auditeur islandais qui se met soudain à comprendre les élucubrations de son groupe préféré et pour le groupe lui-même, qui est désormais porteur d’un message, aussi sibyllin soit-il.
En attendant de passer votre DEUG d’islandais, vous pourrez peut-être en apprendre un peu plus sur l’univers de Sigur Rós en regardant le très beau clip de Glósóli, tourné en pleine nature islandaise. Et également en écoutant, Hoppi?polla, autre merveille extrait de ce nouvel album.
Sigur Rós présentera ses nouvelles chansons au public français le 16 novembre à Paris (Elysée Montmartre), le 17 à Lyon (le Transbordeur) et le 18 à Montpellier (Zénith)
Avec l’aimable autorisation d’EMI
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