DON RIMINI est tout simplement le DJ-producteur français le plus excitant du moment, découvert en 2006 grace au concours CQFD des Inrocks.
La scène se passe il y a quelques semaines, à Los Angeles, dans les bureaux du mythique label Delicious Vynil (The Pharcyde, Brand New Heavies…). Le patron du label, Rick Ross (pas Rick Ross le rappeur de Miami hein, plutôt un grand blond californien assez cool), nous serre une louche et nous emmène aussitôt écouter l’un des remixs d’une compilation à venir. C’est un morceau de Young MC, Bust a Move, « remixé par un Français, un mec qui casse tout, Don Rimini. J’espère que tu connais Don Rimini hein ? » On dit que oui, que bien sûr, on connaît Don Rimini, que le journal pour lequel on travaille l’avait même sélectionné pour une de ses compilations découvertes, en 2006, avec son morceau Let Me Back up, aujourd’hui devenu un quasi classique dancefloor. L’honneur est sauf, donc. Mais ce que l’on mesure surtout dans ce petit bureau californien, c’est à quel point l’excellente réputatione de Don Rimini est aujourd’hui devenue mondiale. La preuve : la semaine passée, le Don a signé avec le prestigieux booker de DJ Decked Out, qui gère les tournées de Justice, Boyz Noize, Basement Jaxx ou encore Crookers. La crème de la crème, en quelques sortes.
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Son troisième maxi, l’incroyable Kick’n’Run, sur lequel on trouve trois perles dancefloor nécessaire pour passer correctement l’été, Nervous Breakdown, Rave On et Hools, est plébiscité par tous les DJ qui comptent. Et pas un blog électro qui ne vous parle par aujourd’hui de Don Rimini, des Etats-Unis à l’Australie. On pourrait vous dire que « les choses ont été vites », pour Don Rimini alias Xavier Gassmann, 32 ans, mais ça serait, justement, aller un peu vite. Ce serait oublier de rappeler que le type est activiste du deck depuis de longues années. « C’est vrai que les choses s’accélèrent ces derniers mois. J’en profite, je trouve ça génial, lance avec un grand sourire ce grand gaillard blond ultra sympathique. Mais j’ai aussi connu de longues périodes d’attentes. C’est pour cela que savoure peut-être plus qu’un autre. »
Ceux qui ont des bonnes jambes et une bonne mémoire se souviennent peut-être de ses fameuses soirées à l’ancien MCM Café, au début des années 2000, dans le 18ème arrondissement de Paris. On y arrivait sur les pieds pour en ressortir sur la tête. Le Don y mixait tout avec une vista incroyable : hip-hop, pop, rock, techno, rien n’échappait à sa moulinette. Quelques années plus tard, après l’avoir, via CQFD et les soirées Fluokids, dont il est l’un des chouchous, on se rend compte que le Don est toujours au sommet de sa platine. Il fait danser les enfants fluorescents avec une classe inchangée, et rien n’échappe à ses filets : formé à la culture vinyle, il est désormais devenu un fin traqueur de MP3.
L’assiduité de Don Rimini sur internet est d’ailleurs l’un des secrets de son succès. Sur son MySpace, on trouve chaque mois un nouveau mix réalisé dans les conditions du direct. Les fans se l’arrachent, postent des commentaires pleins de stress lorsqu’il y a même un jour de retard. « Je crois que ma présence sur internet m’a pas mal aidé », dit le Don. Sa belle aventure est un sacré pied de nez à l’industrie du disque qui s’écroule petit à petit, le triomphe d’un parti pris de gratuité, de générosité, de disponibilité. « C’est de là que vient mon nom, Donne Rimini », se marre-t-il. Il n’empêche, chaque mois, son mix est une véritable épopée minutieuse. « J’écoute tout ce que je reçois, je vais voir énormément de blogs. A la fin je retiens entre 500 et 600 morceaux, à partir desquels je fais trois CD qui me servent aussi pour mes mixs en club », poursuit-il. Et dieu que sait mixs en club ont la côte. Le jour où on le rencontre, le Don revient de Berlin. Il passera le 15 août à Glasgow, en Ecosse. Au début du mois de septembre, on le retrouvera du côté du Canada, à Toronto puis Montréal.
« J’adore mixer. J’ai besoin d’être en club le samedi soir, ça me fait du bien. Ma signature chez Decked Out va me permettre de mixer un peu partout dans le monde. Je suis hyper excité. Quand je me retrouve dans les hôtels le soir, j’allume mon logiciel de chat, et je cause avec mes potes de Crookers ou de Digitalism. Alors vous êtes où ? Vous avez passé quoi ? Et ça bougeait ? On se demande ce genre de trucs, on se met des vannes. Il y a une ambiance très saine. J’aime ces mecs », explique Don Rimini. Lorsqu’on lui demande si un album est dans les tuyaux, il répond illico, avec beaucoup d’assurance. « Un album ? Ce n’est pas encore à l’ordre du jour. Je suis assez lent. Et je pense pas que l’attente soit là. Et je ne suis pas persuadé que l’album soit encore quelque chose qui corresponde encore à la culture électro actuelle. On est vraiment revenu vers une culture du max. Pourquoi pas des mixs, avec des morceaux à moi dedans ? On va voir, je ne suis pas pressé. »
Il faudra donc pour l’instant se contenter des trois maxis sortis par Don Rimini, Time to Panic, Absolutely Rad, et Kick’n’run, véritables petites bombinettes à danser. Les deux derniers ont été publiées par le très en vue label suisse Mental Groove, terrain privilégié de ses expérimentations, qui ont pour l’instant chaque fois tapé dans le mille, à grands coups de bangers hilares et testosteronés. Au début du mois de novembre, Don Rimini pourrait bien être de la grande fête du Festival des Inrocks. Vous le reconnaîtrez aisément : un grand type avec une casquette, derrière ses platines, avec un large sourire. La vraie vie quoi.
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